Cours de SES : Comment rendre compte de la mobilité sociale ? PDF

Title Cours de SES : Comment rendre compte de la mobilité sociale ?
Course Sciences économiques et sociales
Institution Lycée Général
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Cours de SES de Terminale : Comment rendre compte de la mobilité sociale ?, MR GUILLAUME
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Description

Comment rendre compte de la mobilité sociale ? I - La mobilité sociale : définition et mesures A) Les différentes formes de mobilités . La mobilité peut être géographique : d’une part, la mobilité résidentielle correspond à un changement de résidence principale au sein du même pays ; d’autre part, les migrations désignent un changement de résidence entre deux pays. . La mobilité peut être socioprofessionnelle : on distingue la mobilité intragénérationnelle (ou mobilité professionnelle) et la mobilité intergénérationnelle (ou mobilité sociale). B) La méthode de construction de stables de mobilité sociale . On distingue un échantillon d’individus sur leur profession actuelle (ou position sociale) et celle de leurs parents au moment où les enquêtés terminaient leurs études (ou origine sociale) . La mobilité sociale se mesure à l’aide de la table de mobilité, tableau qui croise la catégorie socioprofessionnelle de l’enfant à celle d’un parent. . table de mobilité permet de déterminer la destinée des groupes socioprofessionnels (les emplois occupés actuellement par les enfants de telle catégorie socioprofessionnelle) et leur recrutement (l’origine sociale d’individus appartenant à telle catégorie socioprofessionnelle). On voit alors apparaitre une tendance a‘ l’immobilité sociale ou reproduction sociale. . En général. on prend la catégorie socioprofessionnelle des hommes entre 40 et 59 ans qu’on compare avec celle de leur père. C) Intérêt et limites des tables de mobilité . Les outils privilégiés d'étude de la mobilité sociale sont les tables de mobilité. Ces tables permettent de réaliser une comparaison entre la situation des pères et la situation des fils. Les tables de destinée présentent la situation occupée par les individus en fonction de leur origine sociale. Les tables de recrutement présentent l’origine sociale des individus rapportée à la position occupée au moment de l’enquête. . Les données fournies par ces tables correspondent à ce que l’on appelle la mobilité observée. Elles permettent de mettre en évidence des phénomènes de mobilités ascendante et descendante. Les informations présentées par leurs diagonales permettent d’identifier au contraire les phénomènes de reproduction sociale (table de destinée) ou d’auto-recrutement (table de recrutement) . Si on mesure la mobilité trop jeune, on risque de comparer la catégorie socioprofessionnelle du fils au moment où il entre dans la vie active avec celle de son père en fin de carrière. Or, passé 40 ans, les fils ont de très grandes chances de conserver la même catégorie socioprofessionnelle. Par construction, on mesure la mobilité intergénérationnelle et on ne tient pas compte de la mobilité professionnelle (ce qui supposerait de suivre les carrières dans la durée). . Il est possible de construire la table des filles ou de comparer avec les mêmes, mais à une date donnée, il y a plus d’inactifs chez les femmes que chez les hommes ; les tables seraient donc plus difficiles à interpréter car les situations sociales des inactifs sont très diverses. Ce choix de résumer la position sociale des familles à la seule catégorie socioprofessionnelle des hommes est critiquable mais ne change pas beaucoup les constats car beaucoup de couples sont homogames, c’est à dire que la position sociale des conjoints est proche.

II - Les flux de mobilité sociale A) La mobilité observée . La mobilité observée se mesure par le taux de mobilité : part d’individus mobiles dans l’ensemble des individus. Le taux de mobilité augmente sur le long terme, même si cette augmentation tend à être de moins en moins rapide, voire à s’arrêter. . Un même taux de mobilité (entre deux pays ou a‘ deux dates pour le même pays) peut cacher des situations différentes. D’une part, les flux de mobilité peuvent être ascendants, horizontaux, de statut ou descendants. Aujourd’hui, en France, la mobilité sociale ascendante domine, mais on constate que le déclassement intergénérationnel tend à devenir de plus en plus fréquent. D’autre part, ces flux peuvent être longs ou courts selon que la position est plus ou moins proche de l’origine. Ce sont les trajets courts qui dominent : quand le père est ouvrier, le fils a plus de chances que la moyenne de devenir employé mais a moins de chances que la moyenne de devenir cadre. B) La fluidité sociale . Il est difficile de comparer les flux de mobilité dans le temps car les possibilités objectives de mobilité sociale dépendent de la taille des groupes socioprofessionnels, qui varie. . Pour éviter ce problème, on mesure la fluidité sociale grâce au rapport des chances relatives (ou odds ratio) : dans les années 1970, un fils de cadre avait 20 fois plus de chances de devenir luimême cadre qu’un fils d’ouvrier ; aujourd’hui, il n’a « que » 10 fois plus de chances. Même si la société française ne connaît pas l’e’galite’ des chances, la structure sociale tend à devenir plus fluide, c’est-à—dire que le lien est de moins en moins fort entre l’origine sociale et la position sociale.

III - Les déterminants de la mobilité sociale A) L’évolution de la structure socioprofessionnelle . La structure des emplois disponibles change a‘ chaque génération sous l’effet des mutations de l’économie. Par exemple, il y a de moins en moins d’agriculteurs (parce que l’agriculture est de plus en plus productives); donc, même s’ils le souhaitaient, tous les enfants d‘agriculteur ne pouvaient pas devenir agriculteurs. À l’inverse, il y a de plus en plus de cadres (car l’emploi est de plus en plus qualifié); une partie des cadres recrute donc nécessairement parmi les enfants des autres catégories socioprofessionnelles. . L’expansion et le déclin démographique des catégories socioprofessionnelles déterminent en partie les flux de mobilité sociale structurelle. Sur le long terme, on observe un déclin des indépendants au profit des salariés. On observe aussi un déclin des emplois d’exécution au profit des emplois qualifiés ? Cela provoque un flux ascendant : c’est l’aspiration ver 1e haut de la structure sociale. B) Origine sociale, parcours scolaire et entrée sur le marché du travail . On constate que la probabilité d’accéder aux différents diplômes est en partie déterminée par l’origine sociale. L’explication majeure de la reproduction sociale est que les enfants des catégories supérieurs obtiennent plus souvent des diplômes élevés que ceux des catégories populaires. Ainsi, ils accèdent prioritairement aux emplois supérieurs, non par simple héritage, mais en valorisant leurs diplômes sur 1e marché du travail. . Une fois sur le marché du travail, pour un même diplôme, l’origine sociale continue à jouer sur les chances d’accéder aux différents types d’emplois. Le réseau social qu’accumule la famille et qu’elle transmet à ses enfants leur rapporte des bénéfices sous forme d’informations ou d’aide pour la recherche d’emplois. C’est ce que Pierre Bourdieu appelle le capital social.

C) Les mécanismes sociaux de la reproduction scolaire . A un niveau de scolarité donné, les enfants des catégories supérieures ont en moyenne de meilleurs résultats que ceux des catégories populaires. Pierre Bourdieu explique ce constat par la proximité entre la culture valorisée par les familles de catégories supérieures et les attentes des professeurs : c’est le capital culturel. . À notes équivalentes, les enfants des catégories supérieures s’orientent plus souvent vers des études longues que les enfants des catégories populaires. Raymond Boudon expliqué'c’e' constat après la théorie des groupes d’appartenance et de référence : la famille se fixe comme référence le niveau de diplôme des parents, ce que les enfants intériorisent par socialisations anticipatrice. En dessous de ce niveau, l’arrêt des études est très mal vécu. . Chaque famille croit en l’utilité de l’école pour la promotion sociale. Si toute les familles cherchent à prolonger les études des enfants, le nombre de diplômé-s- du supérieur croît plus vite que le nombre d’emplois de cadres. Dans ce cas, à chaque génération, les chances d’accéder à un poste de cadre pour les diplômes du supérieur diminuent ; il y a inflation des diplômes. Un niveau de diplôme supérieur à ses parents ne garantit donc pas une promotion sociale : c’est le paradoxe d’Anderson...


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