Dossier verre médiéval PDF

Title Dossier verre médiéval
Author cloé erre
Course Histoire Art Médiéval
Institution Université de Perpignan Via Domitia
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Erre Cloé Licence 1 Histoire des arts et archéologie 2016-2017 Université Perpignan-Via Domitia

Dossier d’archéologie médiévale: Etude du verre au Moyen-Age

Vitrail représentant Saint timothé Musée de Cluny, Paris Vers 1150 Inventaire: CL.13335

Le verre est un matériau minéral plus ou moins transparent, résidu d'un traitement thermique, que l'on peut trouver à l'état naturel ou artificiel. Ainsi il est utilisé depuis les premiers hommes pour la confection d'outils coupants, notamment pour sa malléabilité. Mais ce qui nous intéresse ici est le Moyen-âge, c'est à dire la période qui s'étend du Ve siècle 1

ap.J.C. avec la fin de l'Empire romain d'occident jusqu'au XVe siècle et l'essor de la renaissance italienne en Europe. Quel est l'apport de l'archéologie dans notre connaissance des techniques de confections du verre et de l'utilisation de ce matériau au Moyen-age ? Nous allons voir que durant cette période, il y a une lente évolution des techniques se reposant sur des acquis de l'antiquité et des connaissances importées d'Orient, ainsi qu'une mise au point des outils. Ce matériau fut aussi employé dans la fabrication d'objets divers, vaisselle, perles de joaillerie, miroir. Et nous pourrons finalement nous pencher sur le verre dans l'architecture publique et religieuse qui offre elle, des évolutions multiples du matériau.

Si on connaît le verre depuis l'Antiquité, les peuples de Méditerranée manquaient alors de techniques pour le blanchir, le rendre transparent ou le polir. C’est alors un matériau de luxe utilisé, par exemple, dans l'empire romain par les aristocrates. Pline l'Ancien nous dira même qu'il est utilisé à la place de métaux précieux dans la fabrication d'objets luxueux. Il en est de même dans la majorité de l’Europe pendant le Moyen-âge: des fouilles ont été menées sur des tombes trouvées dans la moitié nord de la France et datées de l’époque Mérovingiennes (Ve-VIIIe siècle). On constate alors dans un rituel de type païen que les vaisselles en verres ne sont déposées que dans des tombes au mobilier funéraire luxueux. La majorité des objets funéraires en verre sont alors des gobelets globulaire à fond plat et aux décors simples. On suppose qu’ils proviennent d’ateliers situés en Angleterre au vu de l’absence d’ateliers dans ces régions du nord de la France et à cette époque. On en déduit que dans les sociétés du haut Moyen-âge, le verre est encore un matériaux réservé à l’aristocratie. Mobilier issu d’une tombe, datée de 500 à 525 Grand Palais, Musée d’archéologie

Puis autour du Ve siècle deux nouvelles techniques apparaissent simultanément qui relancent encore l’industrie du verre. Les peuples de Méditerranée connaissent déjà la technique du verre soufflé transparent grâce au soufflage à la canne. Mais vient alors le soufflage en couronne dans l'ouest de la France et en Angleterre qui consiste en un vase soufflé que l'on fait tourner. La force centrifuge transforme l'objet en un plateau circulaire, donnant plus de possibilité à l’artisan. Et le soufflage en manchon dans l'Est de la France et en Europe centrale consiste plutôt à fabriquer un cylindre de verre ramolli et aplati sur un plan de travail.

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Ces deux techniques ont permis l'essor et l'utilisation d'un verre plat soufflé, principalement destiné à l'architecture mais toujours réservé à une clientèle aisée ou à des lieux saints. L’art des vitraux était prêt à se développer, ce que nous verrons plus tard dans cette étude. Entre le IXe et le Xe siècle on constate l'apparition progressive d’un verre produit avec de la potasse plutôt qu’avec de la soude. Le matériau est alors plus claire et transparent. En revanche les formes globulaires, héritées de l’époque romaine ne changent pas. Et ainsi jusqu’au XIIIe siècle les vaisselles retrouvées sont principalement composées d’ampoules, verre à pieds ou à tige ou de fioles aux décors grossiers. On peut dire que durant cette période les verreries connaissent une certaine stagnation dans les formes et les décors. Au moyen-âge on constate aussi quelques améliorations des matériaux avec un travail de l’argile pour le moulage ou le coulage et la conception des fours. Cette recherche de l’évolution des procédés est parfois possible grâce aux découvertes archéologiques faites sur des sites comme ceux de la commune de Claret (34). En effet les restes d’anciens ateliers de verrerie de cette époque sont généralement difficile à trouver, même en s’aidant des quelques textes qui sont parvenus jusqu'à nous. Parfois ils ne sont révélés que par la présence de scories de verre et creuset pour la fonte des matériaux. Creuset datant du XIe siècle Mais ici, grâce aux fouilles faite sur le site de trouvé à Arles La Seube on a pu constater une organisation cliché C.N.R.S. complexe de l’espace dans les ateliers avec “une disposition fonctionnelle des structures qui reflète la division des tâches et la hiérarchie des gestes” au sein des ateliers verriers (À travers le verre du Moyen Age à la Renaissance, D.FOY et G.Sennequier). Ceux ci devenaient des hameaux familiaux avec des bâtiments domestiques à l'intérieur d’une enceinte, et organisés autour du four. Ce site serait daté du XIVe siècle. On trouve d’autres sites comme celui-ci en Midi-pyrénée, dans les Ardennes et la Meuse à l’Est du bassin Parisien, ou encore en Haute Normandie , tous actifs du XIIIe siècle au XVIe siècle environs. De ce fait on peut penser que les artisans ont été poussés par des influences italiennes…

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Planches I, II, et III tirées de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, page 27 “Verrerie en bois” ou “petite verrerie à pivette”

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Ainsi vers le VIIIe siècle Venise commence à prendre de l'importance dans le milieu de la verrerie. En effet les artisans de la cité pouvaient s'appuyer sur des savoirs datant de l'antiquité et des connaissances venues de Byzance et du Moyen-Orient grâce à la bonne situation géographique de la ville en temps que cité portuaire et carrefour commercial. Tout est alors réuni pour que Venise devienne rapidement un centre de production du verre de renom. C'est au XIIIe siècle que se forment des guildes de verriers, surtout dans le but que les savoirs ancestraux ne fuitent pas hors de la cité. Ceux-ci se transmettent alors de père en fils et les familles de verriers gagnent du renom. Ils accèdent ainsi à plus de droits et à un rang plus élevé. En contrepartie ils ne doivent pas quitter la ville ou vendre les techniques Vénitiennes à quiconque ne viendrait pas de la cité. Malgré ces droits et ces devoirs certains artisans réussissent à s’expatrier pour transmettre leur savoirs. C’est donc à ce moment qu’apparaissent des ateliers un peu partout en Europe. Ceux restés à Venise quant à eux gardaient jalousement les recettes secrètes de la fabrication du précieux matériau. Si

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auparavant ils se mariaient entre eux, toujours pour cette question de conservation des secrets, ils sont alors invités à faire des mariage avec l’aristocratie de Venise.

Au long du Moyen-âge les techniques se peaufinent Coupe nuptiale d'Angelo Barovier lentement jusqu'au XVe siècle. A ce moment à Venise en verre emaille il y a un jeune verrier, Angelo Barovier qui rencontre la cavalcade des jeunes filles un alchimiste de l'université de Padoue (Nord de vers la fontaine de jouvence l'Italie) et devient son élève. Avec ses nouveaux musée du verre de Murano enseignements Barovier apprend à purifier les XIVe siècle matériaux pour finalement obtenir un verre transparent que l'on nommera Cristal Vénitien. Par la suite il invente aussi le lattimo, un verre blanc opaque et le verre calcédoine qui reproduit les nervures des pierres naturelles. Toute ces innovations vont grandements contribuées à augmenter encore la réputation de Venise qui reste aujourd’hui encore un centre de production de grande renommée.

Comment faire une étude sur le verre sans énoncer son emploi dans l’architecture? Car si aujourd’hui toute les maisons possèdent des fenêtres et qu’elles sont obligatoirement vitrées, l’utilisation de ce mot n’est pas universelle en France au Moyen-âge. Le verre est alors un luxe dans une maison, tout comme une fenêtre dans un mur l’est aussi. Plus on a de fenêtres, plus cela semble indiquer que l’habitant est fortuné. Selon les régions, le mot et son emploi diffère. Le plus répandu étant “la verrière” , “la Les « fenêtres à vendre » verrine” ou “la fourme” à Paris pour une fenêtre vitrée. Et Ethiques, politiques et quand il n’y a pas assez de moyens pour utiliser du verre, très économiques d’Aristote, XVe siècle, enluminure sur coûteux à fabriquer et à transporter (sans parler des dangers de parchemin, Rouen, Bibliothèque la route), on emploi plutôt de la toile ou du papier. Alors on dit plutôt “verrière/voirrière de toile”. Parfois une étude iconographique est difficile car le peintre ne fait pas (ou peu) la différence entre une toile et une vitre. Ainsi durant le moyen-âge le verre était surtout employé dans l’architecture religieuse. C’est là que l’art du vitrail se développe et atteint à certain endroits ce qu’on peut appeler son apogée: Pour Robert Suckale, le vitrail est le genre pictural dominant au nord des Alpes avant le XIVe siècle. C’est un art fortement lié à une philosophie de la lumière. Interprété comme

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instaurant un dialogue avec le divin, il nécessite la maîtrise de la peinture ou de l’orfèvrerie comme nous allons le voir ici... On pense aujourd’hui que les premières églises se paraient de vitraux primitifs, faits de feuilles d'albâtres et de cadres de bois mais c’est plutôt entre le VIe siècle et le VIIIe siècle que l’on constate de nettes évolutions. D’abord la plupart des églises d’Europe se parent de vitraux en verres colorés en suivant l’exemple des églises Romaines et italiennes. Les cadres en bois prédominent mais ils seront progressivement remplacés par du métal ou du plâtre, voir du stuc. Se développe alors la technique du “vitrail céramique” d’une part, qui consiste à colorer le verre soufflé ou fondu avec différents matériaux dont nous reparlerons plus tard, le verre est alors découpé en Le prophète Daniel, vitrail tesson puis assemblé a la façon d’une céramique. Ensuite il y a la de la cathédrale de peinture sur verre. On sait que cette dernière est déjà bien Augsburg, Allemagne, maîtrisée au VIIIe siècle grâce aux descriptions de vitraux de 1065 l’ancien Palais Épiscopale de Rouen, par exemple, qui confirment déjà l’existence d’un répertoire de personnages étendus dans cet artisanat. Cependant notons que les premières églises restent très sombres car les techniques architecturales ne permettent pas encore le développement de grandes ouvertures. On peut citer l’abbaye de saint Michel de cuxa dans les Pyrénées orientales. Reconstruite au Xe siècle, elle s'inscrit dans le début du premier art roman méridionale. Elle est un exemple d'architecture massive avec ses arcs en berceau qui ne permettent pas de grandes fenêtres ouvertes sur l’extérieur. Aussi on voit apparaître au XIIe le bleu de Chartres, qui peut aussi être appelé “bleu de Saint-Denis” ou “bleu du Mans” car il a été mis au point par les ouvriers de l’époque principalement sur ces chantiers. Les artisans verriers le mettent au point en ajoutant du cobalt à la préparation de verres colorés. Il est alors plus lumineux et résistant puisqu'il subsiste encore aujourd'hui au contraire des rouges et verts qui lui sont contemporain. Il exprime alors une nouvelle conception du ciel et de la lumière dans les scènes représentées sur les vitraux. Par la suite il connaît des mutations dû à des Scène de baptême sur vitrail, contraintes techniques ou économiques et va s’assombrir au Sainte chapelle, Paris, point que les églises gothique n’auront plus le même bleu que d i t d XII iè l les églises romanes. Plus tard au XIIIe siècle les améliorations techniques permettent d’obtenir un verre plus transparent qui laisse passer plus de lumière. Et des évolutions architecturales permettent de construire des édifices plus ouverts sur l’extérieur. Tout est réuni pour voir enfin fleurir

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pleinement l’art des vitraux. La pratique se répand en Europe et bientôt la plupart des églises se parent de grandes ouvertures colorées aussi bien décoratives qu’à but éducatif. On peut citer les vitraux de l’abbatiale Saint-Denis de la cathédrale du Mans qui, malgré ses verres colorés épais à suscité l’admiration des fidèles. Dans l’iconographie religieuse des vitraux on peut constater des différences thématiques entre chaque pièce dans une église: Certains vitraux ont donc un but purement ornemental. Malheureusement on manque de sources répertoriant les débuts de ce type de vitrail mais des fragments retrouvés à Alpirsbach (Allemagne) atteste de l’existence de vitraux colorés à entrelacs durant la première moitié du XII siècle. Cependant on suppose qu’ils existaient déjà auparavant. D’autres vitraux comportaient des encadrements architecturaux. On sait que les peintres verriers représentaient des bâtiments pour encadrer des personnages, symboliser les métiers des donateurs ou bâtisseurs, voir ceux des Saints constructeurs. Mais cela représentait la réalité des métiers et non celle des bâtiments. De ce fait nous ne sommes pas sûr de pouvoir nous appuyer sur ces sources iconographiques dans certaines études architecturales. Plus tard, à la fin du XIVe siècle on voit la perspective prendre de l’importance de les travail des peintres verriers. Finalement les verrières à personnages présentent souvent des scènes religieuses, voir bibliques. Leur but est multiple allant du vitrail éducatif, racontant la bible au peuple illettré, au vitrail pratiquement testamentaire comme ceux de la Sainte Chapelle construit par Saint Louis (1214-1270). Dans le cas de cette dernière on remarque un lien entre la narration employée sur les vitraux et celle utilisée dans la poésie de cette époque. Souvent on trouve aussi dans les cathédrale des vitraux présentant le donateur ou une personnalité important de l’époque de la production des vitraux, propre à la région. Leur utilité était donc multiple durant le moyen age, en plus de leur importance symbolique.

En conclusion le verre est un matériau utilisé depuis longtemps par les hommes, son histoire est multiple. Et bien qu’il passe souvent au second plan dans le monde de l’art, car l’on a préféré se pencher sur la peinture ou la sculpture, c’est tout de même un matériau qu’il n’est pas inintéressant d’étudier. Sa pratique est certe moins répandue que ces derniers mais ses utilisations furent nombreuses, ses déclinaisons tout autant et les symbolismes qu’il a tracté furent toujours profondément ancré dans notre culture occidentale. De la vaisselle luxueuse durant l’antiquité le verre est notamment entré dans les lieux saints durant le Moyen-âge. Bien sûr son histoire ne s'arrête pas là: par la suite, miroirs et perles de verres deviendront une monnaie d’échange dans le commerce triangulaire, plus tard à la fin du XIXe et pendant tout le XXe siècle jusqu’à aujourd’hui son emploi est revus et corrigé, autant dans l’art du vitrail que dans les arts décoratifs et finalement dans les arts plastiques.

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Vitrail du XVIe siècle Chantilly Musée Condé

Bibliographie: Foy Danièle et Sennequier Geneviève, A travers le verre du Moyen Age à la Renaissance, 1989, Réunion des musées nationaux de France. Foy Danièle, Archéologie du Midi médiéval, 1986. P. Garrigou Grandchamp, Nouvelles perspectives pour l’histoire du vitrail du haut Moyen Âge, 2016, Bulletin Monumental, Société française d’archéologie. B. Kurmann-Schwarz et C. Lautier, Le vitrail médiéval en Europe : dix ans d’une recherche foisonnante, Perspective 1, 2009

Sitographie : https://perspective.revues.org/1841#tocto2n2, visité le 27 Décembre 2016 www.lesartsdecoratifs.fr/, visité le 27, 28 Décembre 2016 www.lemonde.fr/, visité entre 27 Décembre 2016 et le 5 janvier 2017

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www.dijon-vitrerie.fr/, visité le 27 Décembre 2016 www.histoiredelantiquite.net/, visité le 28, 29 Décembre 2016 universduverre.free.fr/, visité le 27 Décembre 2016 et 5 janvier 2017 www.ethnologie.culture.fr, visité le 27, 29 Décembre 2016 www.Louvre.fr, visité du 27 Décembre 2016 au 7 janvier 2017 http://www.persee.fr/, visité du 27 Décembre 2016 au 7 janvier 2017 http://artsplastiquesmaupassant.blogspot.fr/, visité le 5 janvier 2017

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