Grotowski et le Théâtre laboratoire PDF

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GROTOWSKI ET LE THÉÂTRE LABORATOIRE Grotowski connaissait Stanislavski. Rappel de Stanislavski : Au XXe siècle, tous les auteurs veulent trouver la spécificité du théâtre par rapport au cinéma et à la photographie. Quelle est cette spécificité ? C’est la scène et l’acteur. Il faut réinventer le théâtre à partir de ces 2 éléments. L’acteur est le centre de la représentation théâtrale et différencie le théâtre des autres arts. Stanislavski dit que l’acteur doit trouver en lui les émotions et faire revivre un personnage par le jeu. Le Système de Stanislavski permet à l’acteur de se confronter à une vérité émotionnelle : biographies fictionnelles de personnages par exemple. Le but est de revivre : une rencontre entre une situation dramatique et le passé intime de l’acteur. Le travail de l’acteur doit permettre l’extériorisation : l’acteur doit expulser de l’intérieur vers l’extérieur. Un entrainement rigoureux de la voix et du corps. Grotowski est influencé par le travail de Stanislavski. C’est un metteur en scène polonais. Il crée une méthode et le théâtre laboratoire (1959), à Opole, en Pologne. En 1965, le Théâtre laboratoire s’installe à Wroclaw et devient un institut de recherche pour le jeu de l’acteur. Grotowski abandonne les éclairages, les décors, les costumes superflus, et met l’emphase sur l’acteur. Le metteur en scène est un vis-à-vis pour l’acteur. Le théâtre riche nuit à la qualité de la relation spectateur/acteur, qui est privilégiée par Grotowski. Le metteur en scène élimine tout ce qui n’est pas propre au théâtre et propose un théâtre dit pauvre. Si le théâtre s’approprie les éléments du cinéma, il ne se démarquera pas et mourra. L’essentiel pour Grotowski, c’est l’organique, le corps de l’acteur. L’acteur est une fin, l’objectif. Le texte, le rôle, etc. sont des attributs du théâtre, mais pas de l’acteur. Quand l’acteur joue, il ne doit pas jouer pour le public, mais vers le public. Il y a deux obstacles à l’acteur : l’exhibitionnisme et le narcissisme. L’acteur narcissique joue par rapport à l’autre et n’est donc pas vraiment concentré sur le jeu, mais plutôt sur son exhibition devant l’autre. Tout ce que l’acteur fait avec son corps peut être considéré comme intime. Grotowski enlève les barrières entre les spectateurs et les acteurs. Il veut une relation où le spectateur doit être à la portée de main de l’acteur. Dans le Prince Constant, les spectateurs doivent regarder le spectacle au-dessus d’une clôture de bois. Dans Kordian (1962), les spectateurs sont placés dans la structure avec les

acteurs. L’acteur se met en danger en explorant les limites de son corps en face du spectateur. Longtemps les théoriciens ont cherché ce qui composait l’essence même du théâtre. Pour Grotowski, avec son théâtre pauvre, l’essence est l’homme vivant qui fait un théâtre total avec son âme et son corps. Grotowski considère le théâtre comme un lieu de recherches et d’exploration du métier d’acteur. Avec le théâtre, il considère que ce qui est le plus important c’est le processus, les exercices et les répétitions, qui en polonais veulent dire faire des essais. Il y avait même des spectacles, des expériences, présentés sans spectateur. Tout ceci fait que son théâtre est un théâtre laboratoire, un théâtre d’expériences. L’acteur s’offre au spectateur sans médiation, c’est son dévoilement total. Les obstacles à l’authenticité doivent être éliminés : l’exhibitionnisme le narcissisme. Le processus passe par le corps alors on doit enlever tout ce qui va à l’encontre du processus créateur par la via «negativa»: il y a des blocages physiques et psychologiques lors de l’exploration, ce qui crée le danger du jeu. Le théâtre se réalise par une véritable offrande de soi, de la part de l’acteur. Grotowski explore les gouffres et brise les masque du quotidien pour «faire émerger les forces obscures que l’on porte en soi» (Artaud). Théâtre riche : costumes, maquillages, décors, éclairages. Théâtre pauvre : scène dépouillée, accent mis sur l’exploration du corps....