Le Japon - A l’orient et à l’occident PDF

Title Le Japon - A l’orient et à l’occident
Author Maxime Snow
Course Doing Business In Asia
Institution EM Lyon Business School
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Le Japon, à l’orient et à l’occident I.

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L’empereur, clef de voûte du système japonais A. La tennôcratie après la défaite de 1945 1. Une constitution simplement ratifiée Principe impérial écrit dans le 1er article de la Constitution jap de 1947 : « L’empereur est le symbole de l’Etat et de l’unité du peuple ». Cette Constitution résulte d’un amendement de la précédente Constitution (de Meiji, 1889), édicté par l’empereur lui-même. Elle n’a jms été votée par le peuple jap, seulement ratifiée par les députés d’une Chambre fraîchement élue (1946) 2. L’importance des élections de 1946 Scrutin voulu « libre » par l’occupant allié qui tente d’expurger les dirigeants sortants (décret 4/01/46) . Ms les anciens paris se reconstituent sous d’autres noms et les leaders sont réélus Les mêmes ténors se retrouvent aux commandes. Tous se retrouvent dans le grand Parti libéral démocrate (PLD) Jimintô qui réunit en 1955 la plupart des courants conservateurs.

B. Le pin vert sous la neige • •

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II.















1. Rester immuable Tous les dirigeants ont tenté de modifier la Constitution pour en expurger l’article 9 (renoncement du Japon au droit de belligérance) mais l’article 1 a tjs échappé à leur frénésie réformatrice. On observe une volonté farouche, obsessionnelle, d’épargner l’empereur et de sauver la monarchie à tout prix. « Pin vert sous la neige » : réf poème écrit par l’empereur Hiro-Hito qui signifie que le Japon doit endurer ses malheur en restant fidèle à lui-même car la démocratie, le « règne de l’étranger » et ses « immortels principes » finiront par fondre comme neige au soleil. L’empereur japonais se situe quelque part entre le roi et le pape, il a un statut spécifique différent de ce lui du roi chinois d’où son nom tennô (= souverain du ciel ≠ « fils du ciel » chinois). Il incarne la plupart des éléments composites de la socioculture japonaise. 2. La dette envers les USA Les dirigeants japonais sont éternellement reconnaissants envers l’occupant US d’avoir sauvé la peau de Hiro-Hito (réclamée en 1945 par URSS et Chine) et d’avoir maintenu le système monarchique. Le général MacArthur est pratiquement vénéré comme un dieu par la droite jap. Les dirigeants jap ont donc une dette morale et psychologique ; même inconsciente, envers les USA. Même si les USA est l’un des principaux pb actuels du Japon dans ses rapports économiques ou relationnels avec ses voisins, le Japon n’est pas encore prêt à les régler. 3. Les conservateurs japonais pris au piège Le camp conservateur jap s’est enfermé dans un piège. Même s’il en a été écarté, il reconnaît les accords de Yalta. Cpdt après la chute de l’URSS, le Japon reste enfermé dans le carcan d’une guerre froide qui a pourtant disparu concernant 3 litiges frontaliers « surinsualires ». Le Japon continue de ferrailler pour qql km², il est comme condamné à la double peine de son insularité et de son « pro-américanisme rédempteur.

Le bon élève face au « nouvel ordre mondial » A. L’asiatisation de l’économie japonaise 1. Le schéma de « dvpt en vol d’oies sauvages » Mode de dvpt théorisé par l’économiste Akamatsu Kaname (1896-1975). Formulé dès 1932, il s’appuie sur l’image en V d’un « vol d’oies sauvages » : une oie de tête entraînant les autres, déferlant par vagues. 3 catégories de pays : avancés, émergents et sous-développés. 3 phases, l’Etat, les banques et les grandes entreprises doivent favoriser le passage de l’une à l’autre. Méthode appliquée au Japon 2. Les trois phases 1ère phase : pour qu’un pays devienne « avancé » il doit d’abord importer de nouveaux biens en provenance de pays avancés (industrialisé). « Lutte à mort » : le pays sacrifie une partie de sa production locale mais crée aussi un nouveau marché. - Japon : fin XIXe importation coton indien et chinois → dvpt industrie textile puis industrie légère qui se prolonge jusqu’au 50’s. A la fin du XIXe le Japon supplante la Chine et devient le principal partenaire commercial des USA en Asie-Pacifique, il le reste jusqu’en 2000. 2ème phase : le pays crée ensuite des biens nouveaux se substituant largement aux importations grâce à 3 avantages : main d’œuvre bon marché, matières 1ères produites localement et marché local et sur courte distante. Passe par transfert de technologie et protectionnisme dans certains secteurs - Japon : économie de guerre (1931-1945) : dvpt industrie lourde (après défaite, évolution reprend en fin de phase 1) 3ème phase : aux côté de l’industrie lourde et chimique se dvp l’industrie automobile, des machines outils puis de l’électronique grand public. Balances commerciales jap deviennent nettement positives dè 1965, le protectionnisme se réduit, parallèlement à la croissance des exportations, croissance des importations ce qui stimule l’économie des pays voisins. 3. Les oies sauvages se posent en Chine Dans le schéma d’Akamatsu on pourrait rajouter une 4ème phase reposant sur l’importation de bie ns en provenance des PVD. Les industries lourdes et automobiles jap sont relocalisées dans les pays voisins dès les 70’s, de nbx transferts de technolo gies ont lieu. A partir de 1985, l’électronique haut de gamme, les biotechnologies et les nanotechnologies suivent le mvt. 4. L’asiatisation de l’économie japonaise En 2007 : 46% des exportations jap sont en direction de l’Asie orientale dont 15,3% vers la Chine et 22,39% vers les 4 dragons contre 20,12% vers USA. 40,89% des importations proviennent d’Asie orientale dont la moitié de Chine contre 11,41% en provenance des USA. Géographie des IDE japonais montres des dynamiques un peu différente : les USA restent la destination 1ère, la Chine n’est qu’au 5ème rang mais avec une croissance forte et régulière. La Chine devient ces dernières années une destination privilégiée des IDE jap même si ceux-ci se concentre sur les terres connues sans s’investir d’avantage dans l’intérieur des terres.

B. Quitter l’occident, rejoindre l’Asie ? •









III. •









1. Le « choc Mahathir » Appel, en 1990, du 1er ministre de Malaisie Mahathir bin Mohamad, qui propose de créer un « grp économique de l’Asie orientale » incluant le Japon comme leader et excluant les nations « occidentales ». Le projet échoue devant l’hostilité US mais Mahathir relance le débat en 1997 : alliance ASEAN +3 (APT, +3 = Chine, Japon, Corée du Sud) 2. Le néo-asiatisme Dans cadre ASEAN, les dirigeants asiatiques (Malaisie et Singapour) participent à la construction d’un discours valorisant les valeurs asiatiques et l’héritage confucéen pour expliquer, justifier et légitimer leur dynamisme éco et leur stabilité sociale. Ils cherchent à se rapprocher géopolitiquement du Japon. 3. L’attrait pour l’Amérique diminue L’allié US est tjs présent et empêche toute tentative qui viserait à l’affaiblir au profit d’un « régionalisme asiatique ». Les dirigeants jap oscillent entre le maintien de l’alliance US, un recentrage vers le Japon ou une ouverture sur l’Asie. L’Amériques et le cp occ ne sont plus aussi attractifs qu’il ne l’étaient pdt 50’s (H-tech de la Silicon Valley fascine mais pas son contexte social, culturel ou politique). 4. L’épouvantail communiste s’effiloche L’anticommunisme, qui articulait l’idéologie et la politique du PLD, n’a plus lieu d’être. Seul reste la dictature marxisteléniniste de Corée du Nord. Mais il n’a pas les capacités pour menacer réellement de grandes puissances. C’est le seul terrain sur lequel le gvt jap a récemment fait preuve d’autonomie politico-diplomatique vis-à-vis des USA (Voyages du PM Koizumi en 2002 et 2004). Le régime nord-coréen sert surtout d’épouvantail. 5. Un géant économique et bientôt politique Le Japon fait de plus en plus entendre sa voix dans les instances internationales. Il revendique son entrée au Conseil de sécurité de l’ONU comme membre permanent. 4ème armée mondiale (Accords Reagan/Nakasone Yasuhiro milieu 80’s). 1992 : loi autorisant les FAD (Forces d’autodéfense) à participer aux « opérations de paix » de l’ONU.

L’essor du néonationalisme A. Un néonationalisme culturel et politique 1. Des signes multiples Le néonationalisme jap s’attache aux frontières symboliques des différences culturelles sur le registre du « nous » et du « eux » (caricature du « eux » pour mieux faire ressortir le « nous » jap). Plusieurs actes politiques visent à faire ressortir le nationalisme culturel : - 1985 : 1ère visite officielle d’un PM (Nakasone Yasuhiro) au sanctuaire de Yasukuni dédié aux soldats morts pdt l’empire (y compris criminels de guerre) - 1999 : retour de la levée du drapeau et de l’hymne national (qui glorifie l’empereur) à l’école - 1982 : révision des manuels d’histoire avec présentation atténuée de l’invasion jap en Asie, minimisation (voire négation) du massacre de Nankin (1937) ou de la section 731 (cp d’expérimentation chimiques et physiques sur cobayes humains entre 1932 et 1945) - 2007 : modification de la loi fondamentale de l’éducation de 1947 Cet ensemble provoque un malaise chez une importante partie de la pop° jap et chez les pays voisins. Concrètement le néonationalisme se traduit par la réhabilitation du système impérial (ex : L’intronisation de l’empereur Aki-Hito en 1990 a été réalisée sur fonds public au mépris du principe de séparation des cultes et de l’Etat inscrit dans la Constitution) 2. Un passé qui passe mal Regain anti-américanisme + sentiment de lassitude chez les Jap → montée d’un courant universitaire et militant qui entreprend une relecture néonationaliste de l’histoire jap contemporaine. 1996 : lancement du « Comité pour l’élaboration de nouveaux manuels d’histoire » qui plaide pour une « vision libérale de l’histoire » et contre « une vision masochiste de l’histoire ». Victoire en 2001, le ministre de l’éducation accepte mais en pratique seule une infime poignée d’établissement scolaires ont adopté ce manuel. 3. La question des « excuses » du Japon Une partie du pays estime que le Japon s’est suffisamment excusé pour ses erreurs du passé. Les média ont bcp insisté sur les « profonds remords » du PM Koizumi lors du 60ème anniversaire de la fin de la WWII (2005). Mais ces excuses faillissent tjs sur au moins 2 pts : - les regrets s’adressent « à toutes les victimes de la guerre » y compris donc aux criminels de guerre jap - les « souffrances » évoquées le sont à propos des « pays voisins d’Asie », on ne les nomme pas ce qui signifie clairement q’on se dérobe et qu’on provoque (dans les rites confucéens) Les « Procès de Tokyo » (1946-1948) n’ont qu’imparfaitement éclairé le processus de guerre, la plupart des responsables sont passés au travers des mailles du filet, certains sont même devenus des dirigeants importants dès les 50’s. Le « travail de mémoire » s’effectue, au Japon, dans des conditions radicalement différentes de celles de l’Allgne par rap au nazisme.

B. L’enjeu du Yasukuni •





1. L’internationalisation de la question Yasukuni (au centre de Tokyo, près du palais impérial) est un sanctuaire shintô où sont célébrés les mânes des personnes mortes en l’honneur de l’empereur. Le recueillement de certains hommes politiques jap suscitent la polémique (Séparation des cultes et de l’Etat dans Constitution de 1947) mais la question s’internationalise avec la réaction des pays voisins victimes de la guerre menée par le Japon (Chine et Corée surtout) 17/10/1978 : 14 noms sont ajoutés à la liste des personnes vénérées dont ceux de criminels de guerre condamnés à mort par les Procès de Tokyo (ex : Tôjô Hideki) 2. Les visites de Premiers ministres Nakasone Yasuhiro est le 1er à se rendre de façon officielle en tant que PM depuis l’incorporation des nouveaux noms le 15/08/1985. Dvt les protestations, il ne renouvelle pas son geste.







Le PM Koizumi (2001-2006) s’y rend 6 fois pdt son mandat Son successeur Abe Shinzô, fait durer le suspense mais évite finalement de faire une visite officielle le 15/08/07, mais ce geste ne suffit pas à sauver son poste, il démissionne en septembre 2007. Une des 1ères déclarations du PM suivant, Fukuda Yaso, est d’annoncer qu’il ne se rendra pas à Yasukuni ce qui lui permet de se rapprocher de la Chine. 3. Le sanctuaire Yasukuni étroitement lié à l’empereur L’empereur Meiji fait construire le sanctuaire Yasukuni en 1869. La vénération des morts est intrinsèquement liée à la fonction religieuse de l’empereur. Mais depuis 1977, aucun empereur ne s’est rendu au sanctuaire Yasukuni ce qui exprime une opposition à l’insertion des criminels de guerre à la liste, elle est révélée officiellement en 2006 au grand dam des néonationalistes

C. Vers une phase « post-Yasukuni » ? •

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1. L’opinion publique japonaise La fin des visites officielles à Yasukuni résulte d’une adéquation réaliste de la situation asiatique mais aussi d’une évolution de l’opinion publique jap. Les 2 principaux quotidiens jap (Yomiuri shimbun et Asahi shimbun) ont adapté une ligne éditoriale critiquant ces visites. + Plusieurs mvt, d’historiens internationaux, de citoyens, de syndicats d’enseignants parfois soutenus par les autorités tentent d’élaborer une histoire sinon commune, au moins dépassionnée et plus objective d’Asie. Le dialogue international est remis en marche sur des bases saines. Le peuple jap est encore attaché au caractère pacifiste de sa Constitution est ne se satisfait pas des dérives que comportent les visites à Yasukuni et d’autres postures néonationalistes. 2. L’enjeu de l’empereur Exaspération des pays voisins est également à son comble. C’est bien la question de la responsabilité jap dans la guerre qui est posée par l’arrivée, depuis, des criminels de guerre sur les tablettes de Yasukuni, question que le gvt jap ne se décide pas à résoudre. Symétriquement, le nationalisme antijaponais est un instrument commode pour les régimes chinois et coréens pour dériver leurs tensions internes. Plusieurs recherches scientifiques et témoignages, très souvent menés par des étrangers (USA), tendent à prouver que Hiro-Hito n’a pas (jms) été l’empereur pacifiste qu’on a décrit. Mais l’élite a plutôt intérêt à protéger son image, l’enjeu étant l’implosion du système socioculturel, idéologique et politique que constitue le système impérial. 3. Les verrous du Japon La classe dirigeante jap actuelle est idéologiquement et stratégiquement partagée dans sa géopolitique, sa fraction asiatiste est minoritaire. Les néonationalistes, prônant ma supériorité du Japon, récusent tout rapprochement étroit avec la Chine. Les nouveaux gestes du PM Fukuda Yaso semblaient destiner à lever ces verrous. Cpdt, le PM Aso Taro (2008-2009) relève d’une fraction nationaliste dure. Le PM : Yukio Hatoyama (2009-2010) rejette les visites à Yasukuni et à qualifier de « cruciales » les relations entre Beijing et Tokyo, il souhaite former une « Communauté est-asiatique » sur le modèle de l'Union européenne, présentée à l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2009. Shinzo Abe :

D. Les nouvelles incertitudes •





1. A la recherche d’une place parmi les puissances L’Etat japonais a relancé en 1994 sa demande de siéger au sein du Conseil permanent de sécurité de l’ONU et l’idée que le Japon se dote de l’arme nucléaire (tabou il y a 15 ans…) est testée auprès de l’opinion publique. Ces 2 projets font la fierté du néonationalisme, le grand pays économique deviendrait une grande puissance politique. En attendant, le renforcement militaire du Japon se poursuit. Depuis 1999, l’Etat japonais estime légitime d’intervenir militairement au-delà des eaux territoriales ou du périmètre restreint de sécurité. 2. Une économie en yo-yo 4 grdes entreprises jap se classent parmi les 10 1ers RM (La banque Tokyo-Mitsubishi = 4ème RM en 2006). Le Japon est le 2ème détenteur mondial de devises (dépassé en 2009 par la Chine). Commerce extérieur à baissé en valeur relative, il est dépassé par la Chine en 2005 mais représente encore presque autant que les 10 pays ASEAN réunis et 42% de celui US. Ses balances commerciale et de paiement sont excédentaires depuis le début des 70’s. Crise 2008 : PIB jap recule dès fin 2008, commerce extérieur baisse fortement. Géant du commerce mondial, le Japon est fatalement touché par une rétractation de la demande mondiale (en particulier de la Chine et des USA). Mais à cause de sa propre crise pdt 90’s, le Japon s’est moins engagé dans le casino financier mondial et est donc moins touché par la crise financière, de nbx banques jap ont même acheté un grd nb de bons du Trésor US dès début crise et jouent un rôle de fonds souverain depuis qu’elles sont passé sous contrôle de l’Etat pdt l’après-bulle....


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