Chapitre III - Notes de cours 3 PDF

Title Chapitre III - Notes de cours 3
Course Introduction à la sociolinguistique
Institution Université de Sherbrooke
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Notes de cours annotées et commentées sur chacun des chapitres du cours donné par Fouzia Benzakour...


Description

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DÉPARTEMENT DES LETTRES ET COMMUNICATIONS FACULTÉ DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES UNIVERSITE DE SHERBROOKE

LCR 313 SOCIOLINGUISTIQUE

Partie I. Chapitre 3 Contact des langues, multilinguisme et bilinguisme Langue, identité et ethnicité

Notes de cours Préparées par

Fouzia Benzakour

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Références bibliographiques Chambers, J.K., Peter Trudgill et Natalie Schilling-Estes (dir.), 2004, The Handbook of Language Variation and Change. Oxford, Blackwell. Deshaies, Denise et Diane Vincent (dirs.), 2004, Discours et constructions identitaires, Québec, Les Presses de l’Université Laval, Coll. Culture française d’Amérique (Cefan), p. 1Dorais, Louis-Jacques, 2004, La construction de l’identité. Fishman, Joshua (ed.) (1999). Handbook of Language and Ethnic Identity. Oxford & New York, Oxford University Press Fishman, Joshua, 1972 Language and Nationalism: Two integrative essays. Rowley, Mass., Newbury House Fishman, Joshua, 1967, « Bilingualism with and without diglossia, diglossia with and without bilingualism », In Journal of Social Issues N° 32 Gauvin, Karine, 2004, Une analyse discursive de l’identité acadienne à l’aube du Congrès mondial acadien. Denise et Diane Vincent (dir.), Discours et constructions identitaires , Québec, Les Presses de l’Université Laval, Coll. Culture française d’Amérique (Cefan), p. 57-76. Le Page, R. et A. Tabouret-Keller, 1985 , Acts of identity: Creole-based approaches to ethnicity and language. Cambridge, Cambridge University Press. Smolicz, J.J., 1992, Australian diversity: language - a bridge or a barrier? Adelaide, University of Adelaide, Centre for Intercultural Studies and Multicultural Education. Tajfel, Henri, 1974, Social identity and intergroup behaviour. Social Science Information, 13, 6593.

Plan 1. multilinguisme et bilinguisme : aspects social et individuel 1.1. 1.2. 1.3.

Bilinguisme ou multilinguisme institutionnel Bilinguisme ou multilinguisme fonctionnel Bilinguisme ou multilinguisme individuel

2.

Langue et identité

2.1. 2.2.

Identité individuelle et identité collective La relation langue - identité

3.

Langue et ethnicité

3.1. 3.2. 3.3.

Qu’est que l’ethnicité ? Langue, ethnicité et religion Perception de menaces ou de dangers

Introduction La diversité linguistique caractérise quasiment tous les pays du monde et génère des situations de multilinguisme (dit aussi plurilinguisme). Mais qu’est-ce que le multilinguisme et le bilinguisme ? Ou encore que signifie la notion d’identité ? Existe t-il des relations entre langue et identité et langue et ethnicité ? C’est à ces interrogations que va tenter de répondre le présent chapitre.

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1. Multilinguisme et bilinguisme Préliminaires On peut distinguer le multilinguisme (ou plurilinguisme) (tri-, quadri-) du bilinguisme, ou utiliser le terme de bilinguisme comme générique. Les deux termes (multilinguisme et bilinguisme) sont utilisés pour référer autant à des phénomènes collectifs qu'à des phénomènes individuels. Autrement dit, ils n’ont pas d’emploi univoque et c'est leur contexte d'emploi qui nous oriente vers l'une ou l'autre interprétation. C’est pourquoi, il convient de distinguer les niveaux institutionnel et individuel lorsqu’on utilise ces termes. On entend par bilinguisme ou multilinguisme la coexistence de deux ou plusieurs langues en un lieu qui peut être l’individu (bilingualité) ou la société (bilinguisme social, officiel ou non). La psycholinguistique étudie la « bilingualité » (Voir Voir Hamers, J. F. et M. Blanc 1983, Bilinguisme et bilingualité. Bruxelles, Mardaga, p. 27). Le bilinguisme social est étudié par la sociolinguistique. Le contact de langues est la règle. L’unilinguisme est l’exception. La vision « idéale » (ou idéalisée) de l’unité linguistique de la France est une vision dépassée.

1.1. Bilinguisme ou multilinguisme institutionnel C'est l'État ou une organisation qui déclarent deux (bilinguisme) ou plus de deux langues (multilinguisme) comme langues officielles. Ce statut de juré permet à ces langues d’être théoriquement utilisées dans diverses situations et documents officiels, mais ceci n’implique pas que tous les individus qui travaillent au sein de cette organisation ou de cet État sont aptes à parler ou à écrire dans les langues officielles. Examinons, à titre illustratif, l’exemple de quelques pays - La Suisse est un pays officiellement multilingue parce qu'elle reconnaît trois langues officielles, le français, l'allemand et l'italien, et quatre langues nationales, soit les mêmes langues plus le romanche. Dans les faits cependant, plusieurs individus sont unilingues dans l'une ou l'autre langue, et d'autres langues sont parlées par les individus, notamment par les immigrants. Soit maintenant l’exemple de quelques organisations internationales - Union européenne [http://europa.eu.int/pol/cult/overview_fr.htm] Le cadeau des langues : la diversité linguistique est la pierre angulaire culturelle et démocratique de l'Union européenne. Les langues ouvrent non seulement des portes sur d'autres cultures, mais elles accroissent de façon concrète notre aptitude à tirer profit de contacts culturels lorsque nous voyageons ou travaillons dans d'autres pays de l'Union. L'objectif à long terme est d'encourager les citoyens européens à apprendre deux langues en plus de leur langue maternelle. L'Union intervient également pour préserver les langues régionales et minoritaires dans l'Union européenne (basque, breton, catalan, gallois, etc.). On estime que plus de 40 millions de personnes dans l'UE parlent une langue maternelle qui n'est pas la langue officielle de leur pays d'origine. Le soutien au pluralisme linguistique est également l'un des principes de fonctionnement de l'UE. Avec l'élargissement en 2004, le nombre des langues officielles de l'Union est passé de 11 à 20. L'UE exige que sa législation soit disponible dans toutes les langues et ainsi accessible à tous les citoyens. Elle garantit également la possibilité pour tous les citoyens de l'UE d'écrire à une

4 institution ou un organe de l'UE et de recevoir une réponse dans leur propre langue. De même, tout député au Parlement européen a le droit de représenter ses électeurs dans leur propre langue lorsqu'il prend la parole.» (Dernière mise à jour : juin 2004) Les langues officielles de l’UE sont : l’allemand, l’anglais, le danois, l’espagnol, l’estonien, le finnois, le français, le grec, le hongrois, l’italien, le letton, le lituanien, le maltais, le néerlandais, le polonais, le portugais, le tchèque, le slovaque, le slovène et le suédois. - Organisation des Nations Unies (ONU) L’Organisation des Nations Unies (ONU) reconnaît six langues officielles : l’anglais, l’arabe, le chinois, l’espagnol, le français et le russe. Le site Internet de l’ONU est dans ces six langues, alors que celui de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) est en trois langues : l’anglais, le français et l’espagnol.

1.2. Bilinguisme ou multilinguisme fonctionnel On parle de bilinguisme ou multilinguisme fonctionnel lorsqu’une organisation exige la connaissance et l’usage de deux ou plus de deux langues pour l’exercice d’une fonction particulière, même si l’État est officiellement unilingue. La France, par exemple, est un pays officiellement unilingue. L’exercice de certaines fonctions au sein de l’État ou dans des entreprises peut toutefois nécessiter la connaissance et l’usage d’autres langues. Au Québec, le français est la langue officielle. Mais bien des emplois exigent la connaissance d’une autre langue, comme l’anglais par exemple ou le Cantonnais pour des infirmières qui travaillent à l’Hôpital chinois de Montréal.

1.3. Bilinguisme ou multilinguisme individuel On parle de bilinguisme ou multilinguisme individuel lorsqu’une personne connaît et pratique deux ou plus de deux langues. Le degré de connaissance de deux ou de plus de deux langues est évidemment relatif. Il existe plusieurs types de bilinguisme individuel suivant les critères utilisés. A titre indicatif, si la compétence est la même dans les deux langues (compétence L1= compétence L2), la bilingualité est dite équilibrée ; dans le cas contraire, il s’agira plutôt de bilingualité dominante (compétence L > compétence L ou inversement compétence L < compétence L avec variation dans le degré de dominance (Voir Hamers et Blanc, 1983) L’analyse du bilinguisme individuel est un phénomène complexe mettant en oeuvre plusieurs dimensions, dont les dimensions cognitive, sociale et identitaire. Ceci renforce l’idée que la langue est un facteur d’identité individuelle et collective ou sociale. Un individu peut devenir bilingue par choix personnel (plaisir d’apprendre une autre langue). La plupart du temps cependant, les gens apprennent plus d’une langue pour des raisons pratiques, compte tenu de la situation sociolinguistique de leur environnement : migrations, impérialisme et fédérations libre ou forcée. Ces situations de contact des langues sont à l’origine de nombreux phénomènes, dont le développement d’un bilinguisme additif ou soustractif, la valorisation ou la dévalorisation de la culture d’origine, etc. Au plan linguistique, les études centrées sur les langues en contact cherchent à mieux faire comprendre la nature des systèmes linguistiques, les mécanismes par lesquels ils interagissent

5 entre eux pour donner lieu à de nouveaux outils de communication, la créativité des êtres humains dans leur capacité d’adopter et d’adapter de nouveaux matériaux linguistiques en les réaménageant pour donner lieu à de nouvelles manifestations de cette capacité humaine qu’est le langage. Au plan social, de telles recherches peuvent permettre de mieux comprendre la dynamique des relations entre les groupes et leurs identités respectives : accommodation dans certains cas, divergence et conflit dans d’autres cas. Comprendre les forces sociales qui sont à l’œuvre dans l’usage du langage est essentiel pour pouvoir agir adéquatement et efficacement dans les domaines de l’éducation, de la politique, des services sociaux, etc. L’exemple de l’apprentissage d’une seconde langue est à cet effet éloquent. Est-il adéquat d’enseigner une langue seconde dès la première année du primaire ou vaut-il mieux attendre que la langue maternelle standard soit bien acquise avant d’introduire une autre langue? La réponse à une telle question n’est pas univoque, compte tenu de l’importance que jouent les facteurs sociaux dans le développement d’un bilinguisme harmonieux ou non. L’apprentissage précoce d’une langue seconde peut en effet mener au développement d’un bilinguisme soustractif dans certaines communautés. C’est le cas par exemple au Nouveau Brunswick où des études menées auprès de certains jeunes francophones, qui sont en situation minoritaire, ont montré que ces jeunes ont tendance à dévaloriser leur culture comparativement à la culture dominante anglophone, alors que dans d’autres communautés, c’est un bilinguisme additif qui est développé. Tel est le cas des jeunes anglophones montréalais, qui, se trouvant dans une situation de grande sécurité linguistique, valorisent la culture anglophone, culture dominante dans toute l’Amérique du Nord. Bref, la perception de soi et des autres, l’identité positive ou négative sont des éléments fondamentaux pour comprendre la dynamique des langues en contact. .

2. Langue et identité 2.1. Identité individuelle et identité collective (i) Qu’est-ce qu’une identité? «Chaque individu possède sa propre conscience identitaire qui le rend différent de tous les autres.» (…) (L.J. Dorais 2004). On peut définir l’identité individuelle «comme la façon dont l’être humain construit son rapport personnel avec l’environnement.» (Idem, ibid. : 2) Trois éléments essentiels dans ces définitions doivent être explicités * Le « rapport» : il montre que l’identité n’est pas une qualité intrinsèque, qui existerait en soi, en dehors de tout contact avec les autres. Bien au contraire, l’individu commence à s’identifier quand il prend conscience qu’il existe d’autres gens, d’autres êtres vivants, d’autres objets que lui. * L’identité se construit : l’identité étant fondamentalement relationnelle, «elle est sujette à changement quand les circonstances modifient le rapport au monde. Cela signifie qu’elle n’est pas donnée une fois pour toute; elle est plutôt » (ibid.) et évolue tout au long de la vie. L’évolution de l’individu au cours de la vie se fait dans un environnement social et culturel précis. * L’environnement : l’identité se forme en relation avec l’environnement. Cet environnement comprend le milieu naturel, les gens, les paroles et les gestes échangés qui permettent de donner sens à ce qui est dit et fait, etc. (idem, ibid. : 3)

6 L’identité est donc aussi un phénomène collectif : aucun individu ne peut survivre s’il n’est pas en relation avec d’autres personnes, du moins au cours de son développement jusqu’à l’âge où il devient autonome. Les groupes d’individus en relation forment une société. «Ils partagent au moins partiellement une même compréhension du monde et collaborent afin d’atteindre certains objectifs communs.» (Idem, ibid : 4). On distingue plusieurs types d’identités collectives. (ii) L’identité culturelle L’identité culturelle est la prise de conscience par un groupe d’individus partageant partiellement une manière commune de comprendre l’univers, d’agir sur lui et de communiquer ses idées et ses modèles d’action, qu’il existe "d’autres individus et d’autres groupes qui pensent, agissent et (ou) communiquent de façon plus ou moins différente de la sienne.» (Idem, ibid : 5). (iii) L’identité ethnique Historiquement, cette forme d’identité (…) se développa avec la mise en place d’États-nations dans lesquels des groupes différents les uns des autres du point de vue « de leur langue, de leur culture, de leur origine régionale, de leur passé historique, de leur religion, de leur apparence physique, etc., se sont retrouvés réunis sous la juridiction d’un même gouvernement (idem, ibid. :7) Selon Dorais, l’identité ethnique (ou ethnicité) peut être définie comme «la conscience qu’un groupe (conçu comme partageant une même origine géographique, […] une langue ou un mode de vie communs ou un mélange de tout cela) a de sa position économique, politique et culturelle par rapport aux autres groupes de même type faisant partie du même état.» (Idem, ibid. : 8) L’identité culturelle et l’identité ethnique coïncident souvent, mais pas toujours. (iv) L’identité nationale L’identité nationale est «la conscience d’appartenir à un peuple qui, sous la gouverne de l’État, a le droit et le devoir de contrôler un territoire bien délimité et de le défendre contre les étrangers si besoins est.» Ce type d’identité s’est développé parallèlement au concept d’État-Nation. Il a permis aux gouvernements d’unifier les groupes socialement et culturellement divergents en faisant une seule collectivité, qu’ils pouvaient convoquer en cas de nécessité, comme lors de guerres avec d’autres pays par exemple.

2.2. La relation langue - identité La langue et l’identité ont toujours été étroitement liées. Anciennement déjà, les Grecs appelaient «barbares» ou «étrangers» tous ceux qui parlaient une langue autre que le grec. De nos jours, des études de terrain ont permis aux chercheurs de mettre en évidence le rôle important que peut jouer la langue dans l'identité des individus. Par exemple, au Bélize, pays situé à l'est du Guatemala et au sud-est de la péninsule mexicaine du Yucatan, des entrevues menées auprès d'informateurs montrent la manière dont langue et identité sont liées. L’anglais est la langue officielle au Bélize. Les autres langues parlées sont l’espagnol, environ une dizaine de langues autochtones, dont le maya, et un créole à base anglaise. L’informateur interrogé sur ce qui lui permet de reconnaître un autre Bélizais répond spontanément que c’est le créole local qui permet de l’identifier en tant que tel. L'exemple des Grecs et celui du jeune Bélizais illustrent les deux volets du verbe identifier. D'une part, le langage est un objet externe qui permet d'identifier quelqu'un d'autre comme

7 «étranger» par sa manière de parler, c'est-à-dire comme différent de soi. Mais d'autre part, il permet de s’auto-identifier (cas du jeune informateur qui s'identifie comme Bélizais, d'abord parce qu'il est né à Bélize, mais aussi parce qu'il appartient à un groupe qui utilise une langue qu'il qualifie de «slang», soit le Créole). La langue qu'on parle et la manière dont on la parle permettent de reconnaître ce qui est semblable ou différent de soi, contribuant ainsi à définir l'identité. Cette identité peut être multiple: par exemple certaines expressions, certains traits particuliers font que nous nous identifions à notre famille immédiate qui est différente de toutes les autres familles; d'autres traits nous permettent de nous identifier et d'être identifié à une région particulière, comme la Gaspésie, la Mauricie, etc.; d'autres traits encore font que nous nous sentons faire partie du Québec, et non de la France ou de la Belgique; d’autres caractéristiques encore font que nous nous sentons comme francophones, et non comme germanophones, italophones ou autres, etc. Les groupes auxquels on s'identifie sont donc multiples. L'identité culturelle fait partie de l'identité sociale. L'identité sociale, tout comme l'identité culturelle, se développe uniquement quand l'individu prend conscience qu'il existe des individus qui ont des caractéristiques différentes des siennes. Selon H. Tajfel (1974) l'identité sociale est cette dimension de la conception de soi qui résulte de la conscience d'appartenir à un ou plusieurs groupes sociaux; cette identité comprend les valeurs affectives attachées à cette appartenance. Pour Tajfel, le concept de groupe est de nature psychologique dans la mesure où il réfère à une dimension cognitive chez l'individu: l'individu reconnaît d'autres individus comme ayant des caractéristiques similaires ou différentes de lui, ce qui lui permet d'ordonner l'environnement social dans lequel il évolue, en distinguant des groupes et des sous-groupes, en s'identifiant à certains et en se distinguant d'autres. Cette vision « cognitive » de l'identité est partagée par d'autres chercheurs. Mais l’identité a également une dimension sociale : quand on vient au monde, il existe déjà des individus qui parlent une langue donnée et qui se sont forgé des identités. Autrement dit, le processus d'apprentissage du langage et des critères qui permettent de saisir ce qui est semblable et différent passe obligatoirement par l'interaction avec d'autres personnes. Les composants qui entrent dans la constitution de l'identité sociale doivent comporter des éléments distinctifs pour jouer un rôle dans le processus d'identification. À titre d’exemple, si une société A est composée de personnes qui pratiquent la même religion, la religion n'est pas un facteur pouvant servir à l'identification de sous-groupes dans cette même société. Si maintenant dans une société B, c'est une autre religion qui est pratiquée et que les sociétés A et B savent qu'elles pratiquent des religions différentes, alors la religion pourra être un facteur pertinent pour distinguer ces deux sociétés et pour s'identifier à l'une ou à l'autre. En somme, il faut qu'il y ait variation pour qu'un facteur puisse servir de critère d'identification. Cependant, ce n'est pas parce qu'il y a variation qu'un facteur sera systématiquement saillant dans l'identité. Par exemple, suite à la conquête de la Nouvelle-France par l'Angleterre, l'analyse des discours tenus à cette époque montre que le système de lois et la religion étaient les deux aspects saillants qui permettaient de distinguer les Britanniques des Canadiens d'alors, alors que la langue était posée comme un élément purement pratique. Les Canadiens demandaient donc que leurs lois et leur religion soient maintenues et, puisque c'était en français que ces lois étaient écrites, que leur langue soit également maintenue, du moins pour un temps. Ce n'est que plus tard que la langue a joué un rôle symbolique important au Canad...


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