CM 7 - Notes de cours 7 PDF

Title CM 7 - Notes de cours 7
Course Psychologie des Groupes
Institution Université Claude-Bernard-Lyon-I
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Summary

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Description

La catégorisation sociale I. -

La catégorisation sociale – Définition La catégorisation sociale correspond à la division d’un ensemble d’humains en parties quel que soit le fondement de la séparation

-

L’explication du fonctionnement du sujet humain dans les relations intergroupes s’appuie essentiellement sur la théorie de la catégorisation sociale.

II. -

Origine du concept de catégorisation sociale Initié par Henri Tajfel dès les années 60, ce courant de recherches s’est développé de façon extrêmement importante jusqu’à nos jours.

-

Selon Tajfel, le fait d’être impliqué dans une partition sociale entraîne des distorsions

automatiques.

III.

Conséquences des partitions

1- Distorsions dans le traitement de l’information (biais de contraste et d’assimilation) 2- Conduites discriminantes ( biais d’auto favoritisme et d’allodéfavoritisme) 3- Représentations faussées de l’autre groupe (biais de stéréotypie)

à cf. CM1 : stéréotypes et préjugés

IV. -

Les biais de contraste et d’assimilation Biais de contraste : tendance à surévaluer les différences entre les stimuli appartenant à des classes différentes

-

Biais d’assimilation : tendance à surévaluer les ressemblances entre les stimuli appartenant à une même classe

V.

Expérience de Tajfel et Wilkes (1963). A. Hypothèse

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La classification de stimuli devrait entraîner une tendance à surévaluer les différences entre les stimuli appartenant à des classes différentes (biais de contraste) et les ressemblances entre les stimuli appartenant à une même classe (biais d’assimilation).

B. Dispositif -

Les sujets (N=54) participent à une série d’épreuves de perception consistant à estimer la

-

longueur de lignes. Ces lignes leur sont présentées par séquence de 8, différant les unes des autres par un écart représentant 5% de leur longueur. -

Dans la condition classification, les 4 lignes les plus courtes sont affectées de la lettre A et les 4 lignes les plus longues de la lettre B.

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Dans les conditions sans classification cette relation longueurclasse n’existe pas, les lettres A et B n’étant pas affectées du tout ou aléatoirement.

C. Hypothèses opérationnelles

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H1: Les écarts perçus entre deux lignes

adjacentes de catégories différentes (la plus grande ligne des « petites lignes » et la plus petite ligne des « grandes lignes ») seront plus grands dans la condition « classification » que dans les conditions « sans classification ». -

H2: Les écarts perçus entre deux lignes adjacentes d’une même catégorie (« grande ligne » ou « petite ligne ») seront plus petits dans la condition « classification » que dans les conditions « sans classification ».

D. Résultats -

L’écart perçu entre les lignes adjacentes de classes différentes est en moyenne de 1,9 dans la condition « classification » contre 1,1

dans les autres conditions. Ce résultat étant significatif (p. < .025) à hypothèse H1 validée. -

Par contre, les moyennes des écarts entre les lignes de même classe ne sont pas significativement différentes entre les conditions à hypothèse H2 non validée.

E. Analyse -

Les résultats valident l’effet de contraste mais pas l’effet d’assimilation.

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Les recherches qui ont été menées sur des objets physiques ne retrouvent pas non plus simultanément les deux effets (Duflos et Lauvergeon, 1988, 1993).

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Sur des recherches portant sur des objets sociaux (expressions d’opinions politiques; McGarty et Turner, 1992), on obtient les deux effets (contraste et assimilation) en même temps.

F. Conclusion La catégorisation d’objets sociaux (opinions) permet d’obtenir simultanément, contrairement à la catégorisation d’objets physiques, une maximalisation des différences inter-catégorielles (biais de contraste) et des ressemblances intra-catégorielles (biais d’assimilation).

VI. -

Les biais d’autofavoritisme et d’allodéfavoritisme Biais d’auto favoritisme : tendance à favoriser les membres de son groupe d’appartenance (endogroupe)

-

Biais d’allodéfavoritisme : tendance à défavoriser les membres de l’exogroupe (membre d’un groupe d’appartenance autre que le sien)

VII.

Expérience de Tajfel, Billig, Bundy et Flament (1971) à situation de catégorisation sociale dans laquelle le sujet est parti prenante (appartenance à un groupe) A. Hypothèse théorique

La catégorisation sociale des individus devrait entraîner un biais d’autofavoritisme et un biais d’allodéfavoritisme dans une tâche de choix (rétributions des membres de leur groupe ou d’un autre groupe).

G. Dispositif -

Suite à une répartition aléatoire, les sujets (N = 48) sont répartis en deux groupes.

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Chacun doit ensuite distribuer des points (correspondant à une rétribution en argent) aux autres participants (endogroupe et exogroupe), considérés successivement deux par deux.

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Les choix des 2 individus o

[(a) 2 membres de l’endogroupe, (b) 2 membres de l’exogroupe, (c) 1 membre de l’endogroupe, 1 membre de l’exogroupe]

o

et les choix de rétributions proposées pour ces 2 individus répondent à des règles qui permettent de mettre au jour 4 stratégies différentes de rétribution.

1- la Récompense Commune Maximale (R.C.M.) définie comme le choix qui entraîne le plus grand bénéfice commun possible pour les deux individus à qui le choix se destine 2- La Récompense Équitable (R.E.) définie comme le choix qui répartit également les bénéfices entre les deux individus 3- la Récompense Intragroupe Maximale (R.I.M.) définie comme le choix correspondant à la plus grande rétribution qui peut être attribués au membre de l’endogroupe 4- la Différence Maximale en faveur de l’endogroupe (D.M.), définie comme le choix entraînant la plus grande différence possible de rétributions entre les deux individus à qui le choix se destine, cette différence étant en faveur du membre de l’endogroupe

H. Hypothèses -

H1 : Les rétributions attribuées correspondront plus à la stratégie R.C.M. lorsque le choix concerne deux membres de l’endogroupe que deux membres de l’exogroupe.

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H2 : Lorsque le choix concerne un membre de chaque groupe, les rétributions attribuées correspondront plus à la stratégie D.M. qu’à toute autre stratégie.

I. Résultats -

Pour les choix concernant deux membres d’un même groupe, le total des deux sommes est plus

élevé lorsqu’il s’agit de deux membres de l’endogroupe que de deux membres de l’exogroupe (p. < .0002). -

Pour les choix concernant des membres de groupes différents, 35 sujets ont une majorité de

réponses favorisant leur propre groupe contre 4 qui ne favorisent aucun groupe et 9 qui favorisent l’autre groupe. -

Enfin, les sujets privilégient la stratégie de la différence maximaleà toute autre stratégie.

J. Analyse -

Les sujets, jamais directement concernés (pas de rétributions à eux-mêmes) sans aucune

interaction personnelle avec les autres participants,mettent en œuvre des stratégies instituant une inégalité au profit de leur groupe  biais d’autofavoritisme -

Mise en évidence d’un phénomène de discrimination. Ils vont même jusqu’à préférer faire

gagner moins en valeur absolue à ceux de leur propre groupe “ pour ” faire perdre plus à ceux de l’autre groupe.  Biais d’allodéfavoritisme

VIII.

La catégorisation sociale A. Synthèse

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Tajfel a initié et développé une nouvelle conception des relations intergroupes : la catégorisation sociale.

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Partant du principe que les phénomènes psychosociaux sont régis par les processus cognitifs, il inaugure la socio-cognition.

K. Principaux résultats -

Dès qu’il y a catégorisation, le sujet aurait tendance à surévaluer les différences entre les éléments d’une catégorie et ceux de l’autre ( biais de contraste).

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Lorsque la catégorisation s’applique à des humains ou à des objets produits par des humains, au biais de contraste se rajouterait le biais d’assimilation. Les éléments appartenant à une même catégorie seraient perçus comme se ressemblant plus entre eux.

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Enfin, lorsque la catégorisation implique le positionnement du sujet dans un groupe face à un autre groupe, elle entraîne des comportements de discrimination. o

Biais d’autofavoritisme : favoriser les membres de l’endogroupe

o

Biais d’allodéfavoristisme : défavoriser les membres de l’exogroupe

L. Bilans : -

Autrement dit, il existe bien des lois de fonctionnement du sujet humain qui rendraient compte des phénomènes de discrimination au sens large.

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Ces lois impliqueraient des mécanismes psychologiques et des pratiques comportementales....


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