Fiche La morale kantienne PDF

Title Fiche La morale kantienne
Course Français | Philosophie
Institution Université Paris Dauphine
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Summary

La morale kantienne
Je me contenterai d'évoquer ici de manière synthétique les principaux aspects de la
morale kantienne. Le but étant, je vous le rappelle, dans l'optique qui est la nôtre de percevoir
en quoi elle peut être déclarée représentative de l'éthique moderne (à côté de l...


Description

1 La morale kantienne Je me contenterai d'évoquer ici de manière synthétique les principaux aspects de la morale kantienne. Le but étant, je vous le rappelle, dans l'optique qui est la nôtre de percevoir en quoi elle peut être déclarée représentative de l'éthique moderne (à côté de l’éthique utilitariste, lointaine héritière de la morale épicurienne). 1) Trois remarques préalables • Concernant la démarche de Kant : on a souvent accusé la morale kantienne de formalisme ou de rigorisme. Ce serait une morale abstraite qui ne vaudrait que pour les anges et non pour les hommes. Une telle interprétation, disons le d'emblée, constitue un total contresens sur la démarche kantienne. Kant ne prétend nullement inventer de nouveaux principes de la morale ou créer une nouvelle éthique. Son but est descriptif et non prescriptif. Il ne s'agit pas de dire : voilà ce qui est moral ; voilà ce qui ne l'est pas. Il s'agit de comprendre pourquoi nous considérons que cela est moral et cela ne l'est pas. C'est-à-dire de partir de l'idée d'un certain consensus moral, pour en dégager les conditions de possibilité : méthode transcendantale. L'outil de la méthode transcendantale = la réflexion : sur quoi se fondent les jugements moraux que je porte effectivement ? La réponse arrive très tôt dans FMM : la bonne volonté, l'action désintéressée. De fait, nous allons juger bonne une action, non quand elle sera bonne en soi, mais lorsque nous serons susceptible de croire que l'intention qui l'anime est désintéressée. • Concernant la définition de l'homme Kant va ici subir l'influence de Rousseau : pour Rousseau, ce qui définit la spécificité de l'humanité par rapport à l'animalité, ce ne sera plus la raison (comme c'est le cas dans toute la tradition métaphysique : l'homme est un animal rationnel), mais la perfectibilité. C'est-àdire la capacité de s'arracher à ses instincts. Le propre de l'homme est de ne pas avoir de code. L'homme seul possède cette capacité de s'arracher à la naturalité (il peut faire le sacrifice de sa vie, de sa santé…) et à l'histoire (sa situation historique, sociale n'est pas une détermination). • Concernant la définition de la liberté La liberté va alors se définir, non comme indépendance (faire ce que je veux, n'obéir à aucune loi = arbitraire), mais comme auto-nomie (se donner à soi-même sa propre loi). L'homme est cet être qui, en raison de sa définition, ne peut trouver qu'en lui-même les motifs de ses comportements. D'où l'idée que la morale ne peut venir d'une instance inhumaine : Cf. la formule des FMM : [AK, IV, 424 ; GF, p.103]: «Dans ces conditions, nous voyons ici la philosophie occuper en fait une position scabreuse qui doit être affermie sans qu'elle puisse trouver, ni dans le ciel ni sur la terre, quelque chose à quoi se rattacher ou sur quoi s'appuyer.» — Ni dans le ciel : ce n'est pas la religion qui doit dicter la morale. — Ni sur la terre : ce n'est pas une supposée nature de l'homme (ses passions, ses désirs, sa constitution) qui doit lui dicter sa conduite. ➔ La question qui se pose : comment une morale peut-elle valoir pour tous, alors même que rien d'extérieure à l'homme ne vient la fonder ? Comment envisager une fondation

2 subjective de la morale (puisque l'autonomie doit être préservée), qui soit en même temps objective (valable universellement)? 2) Une double fondation de la morale : fondation subjective et objective. a) Fondation subjective (la distinction légalité/moralité) La démarche analytique conduit Kant à constater qu’il y a consensus pour déclarer morale une action désintéressée: (1ère section, FMM). — Distinction entre légalité (action conforme au devoir) et moralité (action par devoir) : conformité à la loi par intérêt (punition ou récompense): Gesetzmäßigkeit/Moralität. Je puis me conformer à la loi par intérêt (crainte d'être puni). L'exemple du marchand [cf. texte] ! Quel est le statut de cette distinction? Non pas une prescription, mais une description. Telle est la manière dont nous envisageons l'acte moral. Nous associons l'idée de vertu à celle d'effort et de mérite. Les talents sont des dons naturels et n'ont aucune valeur éthique (le fait d'être grand, beau, intelligent et fort n'est pas une vertu, même si on peut l'admirer). L'action morale est le refus de toute inclination comme mobile déterminant. — Morale désintéressée. Sans même y réfléchir, nous associons l'idée de vertu à l'idée de mérite, d'effort, de lutte contre l'égoïsme. L'action morale devra donc être effectuée par pur respect pour la loi. ➔ D'un point de vue subjectif la morale du mérite est une morale du devoir: non accomplir sa nature, mais s'opposer à elle. D'où la forme des impératifs : tu dois, il faut. Mais à condition que ces impératifs correspondent à quelque chose d'objectif: dans quelle direction doit s'accomplir cette séparation d'avec soi-même: quel est son objectif. b) Fondation objective (la doctrine des impératifs) Il y a deux sens du mot objectif: but et ce qui ne vaut pas simplement pour moi mais aussi pour les autres. Le bien commun est un objectif au deux sens. Un objet pratique est une fin. Doctrine kantienne des impératifs: Les actions humaines sont de deux types : celles qui sont soumises à la nécessité sensible (nous n'avons pas besoin d'impératifs, puisque nous sommes naturellement conduits à les produire : ich muß) et celles qui sortent de la nécessité sensible (et dans ce cas, elles répondent à la question que dois-je faire? : ich soll). Au sein de ce dernier type d'action, Kant distingue trois niveaux : habilité, prudence, moralité. • Impératifs de l'habileté : morale d'Epicure ou utilitarisme (objectifs subjectifs et particuliers). — Si je vise les fins qui ne valent que pour moi, qui sont, au sens précis, purement subjectives. — je suivrais alors les impératifs concernent uniquement la relation moyen/fin = la rationalité instrumentale ou encore (la rationalité par rapport à une fin Weber): «Si tu veux obtenir telle fin X (peu importe laquelle, il peut s'agir selon Kant FMM aussi bien de guérir que d'empoisonner) — alors il faut utiliser tels moyens Y». ! Le raisonnement est ici hypothétique qui porte sur des fins purement subjectives qui dépendent exclusivement du libre choix arbitraire de chaque individu particulier. • Impératifs de la prudence: Phronêsis (prudence) aristotélicienne:

3 — Ils constituent une étape supérieure et s'approchent davantage de ce que Kant appelle la moralité, mais sans y parvenir tout à fait. Ils restent instumentaux, hypothétiques, mais envisagent toutefois des objectifs communs à l'humanité, et non pas des fins singulières. Nous ne sommes plus ici dans l'arbitraire particulier. — Mais les fins qu'elle incite à réaliser ne concernent l'humanité qu'en tant qu'espèce biologique ou animale. Par exemple la santé, le bonheur. Pour Kant (et, d'ailleurs, en y réfléchissant, pour nous) ce n'est pas encore la moralité (il s'agit là de la morale antique, voir plus haut). - Il n'est pas immoral de fumer ou de boire de l'alcool bien que je sache que cela nuise à la santé. - Je puis mettre ma santé, voire ma vie en péril, si la morale l'exige : sacrifice comme expérience limite. • L'impératif de la moralité: — Il prescrit des fins que seul un être libre peut choisir : les fins concernent l'humanité, non pas seulement en tant qu'espèce, mais en tant qu'ensemble des êtres doués de liberté et de raison. Les buts de nos actions s'imposent à nous sur le mode d'une loi universelle, valable absolument pour tous. Mais cette loi est notre loi (autonomie). — L'impératif est catégorique : fins que seul un être libre peut choisir ; non plus commune à l'humanité en tant qu'espèce, mais ensemble des êtres doués de liberté et de raison. ➔ En ce sens, on peut parler d'une théorie de l'objectivité pratique : la question est à quelle conditions puis-je penser que les fins que je me propose ne sont pas seulement mes fins subjectives, mais aussi des fins susceptibles de valoir objectivement, donc d'être admises par tous? La moralité suppose que l'on dépasse son point de vue particulier (égoïsme et intérêts) pour considérer le bien commun. Cet effort suppose la liberté, entendue comme faculté de n'être pas entièrement déterminé par ses penchants. • Les formules de l'impératif catégorique (Section II FMM) Un seul impératif ! L'impératif: « Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle » Pourquoi plusieurs formules? Les formules représentent simplement l'impératif catégorique. But des formules, schématiser l'impératif : elles médiatisent le pur et le sensible et elles peuvent être comprises par l'homme : un schématisme moral(méthode pour relier pur et sensible). 3 formules, dont chacune contient les deux autres : — Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée par ta volonté en loi universelle de la nature. L'idée de loi universelle devient signifiante pour l'homme grâce à la notion de nature. — Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de toute autre toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme moyen. Jamais simplement comme moyen, ce qui ne veut pas dire jamais comme moyen (industrie). — La troisième formule n'a jamais été vraiment rédigée par Kant. Dans les FMM, il en donne des esquisses que l'on pourrait résumer ainsi : Agis de telle sorte que ta volonté puisse se considérer elle-même comme constituant en même temps par sa maxime une législation universelle. [D'après, AK, IV, p.434]

4 7) Morale et bonheur Définition kantienne du bonheur : « Le bonheur est l'état d'un être auquel tout arrive selon son désir et sa volonté » (CRPr). [CRPr, V, 34-37 ; Pl., II, 648-652], c’est un « idéal de l’imagination ». • Le bonheur est un concept contradictoire et l'on ne peut fonder la morale sur lui : La morale, en tant que désintéressée, ne doit pas viser le bonheur : Si c'était le cas, elle serait contrainte à suivre une fin contradictoire. Critique de l'eudémonisme comme morale. Certes, la recherche du bonheur est universelle, mais elle est contradictoire (Nietzsche, Freud) : les désirs sont contradictoires entre eux, la satisfaction de certains penchants porte préjudice à d'autres penchants et la recherche de la satisfaction est de plus infinie. Le bonheur est donc impossible et l'existence qui s'épuise à le rechercher (en prenant pour fin la satisfaction de toutes les inclinations) est intrinsèquement contradictoire, puisqu'il est impossible de les satisfaire toutes. D'où la distinction subtile qui semble incarner le formalisme kantien : «La morale n'est donc pas à proprement parler la doctrine qui nous enseigne comment nous devons nous rendre heureux, mais comment nous devons nous rendre dignes du bonheur.» [CRPr, AK, V, 130] ! Faut-il liquider l'idée de bonheur? Non l'idée conserve un statut chez Kant. • La distinction entre bonheur et contentement : — Le contentement de soi-même: [CRPr, AK, V, 117-118 ; Pl., II, p.751-752] «Toutefois, n'avons-nous pas un terme qui ne désignerait pas une jouissance, comme le mot bonheur, mais qui évoquerait pourtant une satisfaction liée à notre existence, un analogue du bonheur qui doit nécessairement accompagner la conscience de la vertu? Si ! Ce terme est celui de contentement de soi-même [Selbstzufriedenheit] qui, au sens propre, ne désigne jamais qu'une satisfaction négative liée à l'existence, par laquelle on a conscience de n'avoir besoin de rien. La liberté, et la conscience de la liberté comme d'un pouvoir que nous avons de suivre, avec une intention prépondérante, la loi morale, est l'indépendance à l'égard des inclinations, du moins comme causes déterminantes (quoique non non comme causes affectantes) de notre désir, et, en tant que j'ai conscience de cette indépendance en suivant mes maximes morales, elle est l'unique source d'un contentement inaltérable nécessairement lié à elle, ne reposant sur aucun sentiment particulier, et ce contentement peut s'appeler intellectuel. Le contentement esthétique (ainsi nommé de manière impropre), qui repose sur la satisfaction des inclinations, si raffinées qu'on les imagine, ne peut jamais être adéquat à l'idée que l'on s'en fait.» [Cf. aussi DV, Préface]

Le contentement est un analogue du bonheur qui accompagne la cse de la vertu. Il vient de la cse d'un pouvoir que nous avons d'agir indpdt de nos inclinations. Ce plaisir moral ne saurait cependant être le principe de l'action, il en est la conséquence [DV, Préface]. L'eudémonisme (Epicure, Stoïciens) a confondu bonheur/plaisir et contentement [préface, DV] — Kant s'oppose ainsi également à la morale ascétique : [DV, §53] l'âme doit être courageuse et gaie. La vertu ne vaut pas la peine si on l'a fait de mauvaise grâce et avec l'âme sombre et maussade. «Les règles de l'exercice de la vertu […] portent sur deux dispositions de l'esprit : être d'esprit courageux et gai […] dans la manière d'observer ses devoirs. Car la vertu doit combattre des obstacles qu'elle ne peut vaincre qu'en rassemblant ses forces, et il lui faut en même temps sacrifier maintes joies de la vie dont la perte peut assurément, parfois, rendre l'esprit sombre et chagrin ; or, ce que l'on ne fait pas avec plaisir, mais uniquement comme une corvée, n'a pour celui qui obéit sur ce mode à son devoir aucune valeur intérieure et n'est pas aimé : bien au contraire fuit-on autant qu'il est possible l'occasion de l'accomplir.» [DV, §53]

C'est pourquoi Kant reconnaît que «assurer son propre bonheur est un devoir (au moins indirect) ; car le fait de ne pas être content de son état, de vivre pressé de nombreux soucis et au milieu de besoins non satisfaits pourrait devenir une grande tentation d'enfreindre ses devoirs.» [FMM, AK, IV, p.397-398 ; cf. DV, AK, VI, p.387 sq. , Vrin, p.59] • La doctrine des Postulats vient achever de résoudre le problème des rapports entre morale et bonheur : Pour achever la fondation, il faut trois postulats : «Ces postulats sont ceux de

5 l'immortalité, de la liberté considérée positivement (comme causalité d'un être en tant qu'il appartient au monde intelligible) et de l'existence de Dieu.» (KPV, AK, V, 132 ; Pl., II, p.769). Distinction entre postulat théorique et postulat pratique : ce sont des propositions indécidables, mais, selon Kant, nécessaires.

6 TEXTES • Le rapport architectonique entre FMM et CRPr. : [FMM (Préface), AK, 391-392 ; GF, p.56-57] «Me proposant de publier un jour une métaphysique des mœurs, je la fais précéder par ce qui en constitue ici la fondation. Assurément n'y a-t-il proprement pas d'autre fondement à apporter à une telle métaphysique que la Critique d'une raison pure pratique, tout comme, pour la métaphysique, la Critique de la raison pure spéculative que j'ai déjà publiée sert de fondement. Simplement, • d'une part, cette Critique de la raison pure pratique n'est pas d'une aussi extrême nécessité que la Critique de la raison pure spéculative, parce que la raison humaine, dans le registre moral, peut être facilement conduite, même chez l'intelligence la plus commune, à une grande exactitude et précision, alors qu'en revanche, dans usage théorique, mais pur, elle est entièrement et véritablement dialectique ; • d'autre part, pour la Critique d'une raison pure pratique, je tiens pour acquis qu'il est indispensable, si elle doit être complète, de pouvoir montrer en même temps son unité avec la raison spéculative dans un principe commun, étant entendu qu'en définitive il ne saurait en tout cas y avoir qu'une seule et même raison qui ne doit se différencier que dans son application. Or, il se trouve qu'à un tel degré de complétude je ne pourrais atteindre encore ici sans introduire des considérations d'une tout autre espèce et sans embrouiller le lecteur. Ce pourquoi je me suis servie, au lieu de l'intitulé de Critique de la raison pure pratique, de celui d'une Fondation de la métaphysique des mœurs.» • Kant n'invente pas une morale : [CRPr, AK, V, p.8 note ; Pl., II, p.615] «Un critique [Il s'agit de Tittel, auteur, en 1786, d'une réfutation des FMM] qui voulait trouver quelque chose à redire dans cet écrit a touché plus juste qu'il ne l'a peut-être pensé lui-même, en disant qu'on y établit aucun nouveau principe, mais seulement une nouvelle formule de la moralité. Mais qui donc voudrait introduire un nouveau principe de toute moralité et être pour ainsi dire le premier à la découvrir? Comme si avant lui le monde avait été dans l'ignorance ou dans une erreur générale sur la nature du devoir. En revanche, celui qui sait ce que signifie pour le mathématicien une formule qui détermine, d'une manière tout à fait exacte et sans laisser de place à l'erreur, ce qu'il faut faire pour traiter un problème, ne regardera pas comme quelque chose d'insignifiant et d'inutile une formule qui fait de même pour tout devoir en général». • Distinction entre légalité et moralité: [FMM, AK, IV, p.397 ; Pl., II, pp. 255-256 ; GF, p. 64] «Je néglige ici toutes les actions qui sont d'emblée reconnues comme contraires au devoir, bien qu'elles puissent être utiles à tel ou tel égard ; car pour ces actions ne se pose jamais vraiment la question de savoir si elles peuvent avoir été accomplies par devoir, puisqu'elles contredisent même le devoir. Je laisse aussi de côté les actions qui sont effectivement conformes au devoir, pour lesquelles les hommes n'ont de manière immédiate nulle inclination, mais qu'ils accomplissent pourtant, parce qu'ils y sont poussés par une autre inclination. Car en la matière on peut facilement distinguer les cas où l'action conforme au devoir a eu lieu par devoir ou par suite d'un dessein intéressé. Beaucoup plus difficile est de percevoir cette distinction quand l'action est conforme au devoir et qu'en outre le sujet à pour elle une inclination immédiate. Par exemple, il est sans doute conforme au devoir que le débitant n'exagère pas ses prix devant le client inexpérimenté, et c'est même ce que ne fait jamais dans tout grand commerce le marchand avisé ; il établit au contraire un prix fixe, le même pour tout le monde, si bien qu'un enfant achète chez lui à tout aussi bon compte que n'importe qui. On est donc loyalement servi ; mais ce n'est pas à beaucoup près suffisant pour qu'on en retire cette conviction que le marchand s'est ainsi conduit par devoir et par des principes de probité ; son intérêt l'exigeait, et l'on ne peut pas supposer ici qu'il dût avoir encore par surcoît pour ses clients une inclination immédiate, de façon à ne faire, par affection pour eux en quelque sorte, de prix plus avantageux à l'un qu'à l'autre. Voilà donc une action qui était accomplie, non par devoir ni par inclination immédiate, mais seulement dans une intention intéressée.» • Le “formalisme” kantien : (l'exemple du dépôt) : [CRPr, AK, V, p.27 ; Pl., II, p.639] « J'ai maintenant entre les mains un dépôt dont le propriétaire est décédé sans avoir laissé de note manuscrite à ce sujet. c'est évidemment un cas qui tombe sous ma maxime. Je désire à présent savoir simplement si cette maxime peut valoir également comme loi pratique universelle. Je l'applique donc au cas présent cas, et je me demande si elle pourrait bien revêtir la forme d'une loi, de sorte que je pourrais par ma maxime édicter en même temps une loi selon laquelle il serait loisible à chacun de nier un dépôt dont personne ne peut prouver qu'il lui a été confié. Je me rends tout de suite compte qu'un pareil principe, pris comme loi, se détruirait lui-même puisqu'il en résulterait qu'il n'y aurait plus aucun dépôt.» • Autonomie/hétéronomie : [FMM, AK, IV, 140-141 ; GF, p.123-124 (cf. aussi, CRPr, AK, V, 33 ; Pl., II, 647)] «L’autonomie de la volonté est la propriété que possède la volonté d’être pour elle-même une loi (indépendamment de toute propriété des objets du vouloir). Le principe de l’autonomie est donc de choisir toujours en sorte que les maximes de son choix soient conçues en même temps, dans le même acte de vouloir, comme acte universel. […] Quand la volonté recherche la loi qui doit la déterminer n’importe où ailleurs que dans la capacité de ses maximes à mettre en place une législation universelle qui soit proprement la sienne, quand par conséquent, allant au-delà d’elle-même, elle cherche cette loi dans la propriété d’un quelconque de ces objets, il en provient toujours de l’hétéronomie. Dans ce cas, la volonté ne se don...


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