Gérard Mendel une histoire de l\'autorité (fiche de lecture) PDF

Title Gérard Mendel une histoire de l\'autorité (fiche de lecture)
Course Psychanalyse et politique
Institution Institut d'Études Politiques de Paris
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Summary

Une fiche de lecture sur Une Histoire de l'Autorité de G. Mendel...


Description

Gérard Mendel, une histoire de l’autorité INTRODUCTION -

Eléments bibliographiques :  un auteur au parcours particulier

Médecin devenu psychanalyste, resté distant de l’université avant les derniers moments de sa vie → dur à classer entre l’universitaire et essayiste. Mort en 2004 (sans grandes réactions), une vingtaine d’ouvrages

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Présentation de la sociopsychanalyse : c oncilier psychanalyse et sociologie

La psychanalyse a tort d’ignorer le champs social (plusieurs reproches à Freud dans l’ouvrage : anhistorique) / tout comme la sociologie de Durkheim a eu tort de rejeter le facteur psychologique.

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Résumé de l’ouvrage :  construire une “anthropologie de l’autorité” (identifier ses invariants et mutations)

“Anthropologie de l’autorité” : montré qu’elle a une histoire (comme il le répète) / qu’elle repose sur des invariants. Mutation de l’autorité : elle s’exerce d’abord par la communauté (extérieur) mais elle s’est progressivement intériorisée autour de l’incorporation de la figure du père (intériorisée) avant d’être brouillée aujourd’hui. Mais elle a toujours le même rôle : contenir certains pulsions en nous (archaïsme, notamment sentiment abandonnique) On retrouve cette volonté de conciliation dans sa définition de l’autorité : il reprend celle de Arendt + montre l’importance de l’inconscient + importance de l’histoire.

Problématique : comment Gérard Mendel construit une méthode qui lui permet d’étudier les variations de l’autorité ? Peut-on parler d’une crise de l’autorité ? Annonce du plan : I/ s’attarder sur sa méthode pour comprendre les invariants de l’autorité (les “fils” tissés) II/ comprendre les mutations de l’autorité qui a progressivement été intériorisée III/ se demander si l’autorité est en crise (entre recomposition et régression)

I.

Fonctions et formes de l’autorité : comprendre les “fils tissés par l’auteur”

a. L’importance de la famille : L’archaïsme psychologique et le sentiment abandonnique -

Rappeler l’importance de la famille : lieu de rapports interindividuels qui marquent l’individu toute sa vie (surtout rapports avec père et mère) et aboutissent à la formation d’une psychologie individuelle et collective

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Lien avec le psychisme : une première réponse au sentiment abandonnique (né vers 2 ans, peur d’abandon de l’amour). La famille : réponse à ça → la société construite sur un modèle familialiste comme réponse ultérieure.

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Archaïsme : forces pulsionnelles présentes en nous depuis la traversée de l’enfance en x phases. Du règne de la toute puissance → intervention du refoulement (on se distingue du monde puis on se plie à ses exigences); Deux résultats : “figures bénéfiques” (père oedipien) / “figures maléfiques” (père chef de la horde primitive).

b. Contenu psychique de l’autorité. Les deux figures du père. -

“père-chef de la horde primitive”, celui des origines de l’humanité, meneur des foules désorganisées, un surmâle tyrannique sanguinaire et arbitraire, archaïque. En fait, c’est l’image de la mère “La mère archaïque” puis “La mère phallique”. Domination de l’émotion.

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“père oedipien”, “chef de la foule organisée”, incarnation de l’amour (amour pour ses membres) et de la justice, il est sévère et juste. Protège du chaos. Domination de la raison sur l’émotion.

c. De l’autorité interpersonnelle à l’autorité sociale. De Gaulle et Hitler. -

Thèse : chaque culture est plus encline à pencher vers l’une des deux figures. Si De Gaulle et Hitler ont connu un tel succès c’est qu’ils se sont présentés et ont été reconnus comme légitimes, la forme d’autorité qu’ils incarnaient a eu un succès.

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De Gaulle : père oedipien, domination de la raison sur l’émotion, protection contre les forces de l’archaïsme → lié à Oedipe : il respecte les lois (sens de la réalité), défendre la France sans conquérir (tendresse plutôt qu’hostilité). Hitler : attachement à la mère, domination de l’émotion, tout ou rien, il se revendique d’une “mère-nature” toute puissante → conquête (illimitation : pas de frontières) et etermination (Juifs : pas conforme aux exigences de la mère nature ; tout ou rien : pas de compromis).

II.

L’autorité en mutation : d’une autorité communautaire à l’incorporation de la figure du père

a. Les germes de la contradiction entre démocratie et autorité : demos contre genos en -

Cette opposition a toujours existé dès la Grèce Antique. Exemple d’une loi qui a aboli le partage du territoire entre grandes familles (réformes de Clisthène), tension genos (famille qui maintient tradition) et demos (lois de l’agora).

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Elle permet de définir l’autorité par opposition à la démocratie (qui n’est pas une nouvelle forme d’autorité)

Démocratie

Autorité

Adhésion conditionnelle (contestable) : discussion, relation contractuelle (règles de l’agora)

Adhésion presque mécanique (incontestable, arbitraire) : “obéissance sans contrainte ni menace” (règles de la philia, famille : obéissance au père)

Egalité, raison

Transcendance et asymétrie (cf. agent de police : tout chez lui rappelle appartenance à un ordre, transcendance + il infantilise)

b. La construction d’un psychisme conflictuel : Saint Augustin et la culpabilité -

Tendance de fond : construction d’un moi est historique. Pas toujours été le cas (en gros : impensable pour un grec de faire un journal intime).

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Mais Saint-Augustin : incarnation de cette évolution, création d’un moi conflictuel. Car culpabilité : intériorisation de la voix de sa mère (tout plaisir est pêché).

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De l’ext vers l’intérieur : passage de la honte à la culpabilité. Honte : individu face à la communauté. Culpabilité : individu face à lui-même, met en cause personnellement..

c. La société patriarcale : la figure du père dans les Temps modernes -

Temps modernes = après la 1GM. Ce qu’a connu Augustin, tout le monde peut en faire l’expérience (comparaison à la découverte d’une Amérique en soi), “ego est une variable historique”, “la psychologie peut naître”. Même si différent : campagne différent de la ville.

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Causes : économie, démembrement des communautés + appuyé par une culture qui met en scène un sujet autonome.

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Si la société tient c’est grâce à l’intégration de la figure du père. “Images parentales” : nouveaux Dieux (avec rituels : fêtes des pères, des mères).

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Paternalisme. chacun obéit à celui qui se trouve au-dessus de lui (le chef de l’Etat, la loi ou DIeu). Sentiment de sécurité chez le salarié.

III.

L’autorité aujourd’hui : une autorité brouillée entre crise et renouvellement

a. Une crise de l’autorité ? Blâmer le capitalisme marchand plutôt que la démocratie -

Démocratie et autorité se sont toujours opposées, le vrai coupable = autre part

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Individualisation : déclin des communautés / Kisme marchand : déclin de la société patriarcale, l’individu face à lui-même → Une forme de régression et de nouvelle autorité : NéoM.

b. Les nouvelles formes de l’autorité et le néo management : l’auto-autorité et la régression vers l’archaïsme -

Contexte. Rareté emploi = + d’exigences patronales // baisse de pouvoir des syndicats et individualisme.

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“Manipulation psychologique”, DRH = “ingénieurs de l’âme”, “idéologie totalitaire” + menace “mise à mort” (concrète avec le licenciement, jouer sur le sentiment abandonnique)

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Auto-autorité : on exige une adhésion du sujet, pas dans le rationnel. “Séduction manipulatrice” : vanter l’émancipation par le travail ; ce qu’on veut c’est l’abandon du salarié, qu’il offre toutes les ressources de sa personnalité.

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Retour à l’archaïque : pas un père “sévère mais juste” mais la figure maternelle toute puissance (proche de Hitler plus que de De Gaulle) : règne de l’illimité avec les entreprises, exiger tout ou rien de l’individu.

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Soi face à soi : intériorisation de la concurrence (usine en soi), violence retournée contre soi : impression d’avoir tué le père (on attaque la partie la plus mature de soi, infantilisation). Dépression, stress, anxiété.

c. Vers de nouveaux modes de gestion du sentiment abandonnique - Il semble qu’on soit face à une régression : “L’autorité n’est plus socialisée dans nos sociétés occidentales ni par la communauté traditionnelle, ni par la structure patriarcale de la société”. - Mais d’autres formes possibles : Mauvaises (on comprend certains phénomènes) : drogues, alcools / violences urbaines / société de consommation, fuite en avant (“maladies infantiles de la modernité” : pire fascisme et nazisme, maintenant islamisme radical ⇒ US bloqués dans une rationalité limitée / Islam enfermée dans le communautarisme, il faut juste milieu).

Bonnes : l’art (art contemporain, “faire sans le père” : affronter et tirer profit de l’archaïsme en soi, d’où mépris pour les règles), les évènements sportifs, les associations, cf. fiche. CONCLUSION -

Les apports de l’approche : Autorité est un phénomène historique (elle a une histoire : en effet elle est marquée par un long processus d’intériorisation à travers la figure du père). Définition : obéissance sans contrainte ni explication qui trouve sa force dans la manipulation des figures archaïques en nous (sentiment abandonnique, désir de toute puissance)

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Les questions soulevées : il semble qu’on puisse parler d’une régression de l’autorité et d’un retour de l’individu face à son archaïsme ; de telles évolutions sont intéressantes car capables d’expliquer plusieurs phénomènes modernes (des troubles au travail jusqu’à l’islamisme radical)

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Les critiques que l’on peut adresser : une ambition peut-être démesurée (une nouvelle interprétation de l’histoire de l’humanité), des éléments qui pourraient être approfondis (chaque chapitre aurait mérité un livre dit-il), un propos parfois compliqué (termes complexes, aller-retours entre concepts, etc. + démocratie n’est pas responsable il ne cesse de le répéter mais ne prouve pas vraiment les alternatives à la gestion du sentiment abandonnique, le coupable : c’est l’éco)...


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