5. La sociologie de Georg Simmel PDF

Title 5. La sociologie de Georg Simmel
Author Elise Mahé
Course Sociologie STAPS L1
Institution Université Rennes-II
Pages 3
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Summary

Chapitre 5 regroupant plusieurs heures de cours.
Cours très bien détaillé, à quelques mots près du professeur.
Cours de Monsieur Le Yondre...


Description

Socio – LE YONDRE Cours 5

Elise MAHÉ-DUVERGER

La sociologie de Georg Simmel (1858 – 1918) Courant sociologie : interactionnisme sociologique. Auteur importante dans l’histoire et la naissance de la sociologie.

Biographie : l’observateur marginal sans attache. Sociologue et philosophe allemand. Différent de Weber. Un peu plus en décalage avec son monde, le milieu universitaire. Trajectoire de celle d’un enfant issu d’un milieu favorisé. Rapidement orphelin (16 ans). Peu de lien avec ses frères. Il hérite d’une fortune importante qui va le placer dans une situation très particulière. Tous les possibles sont ouverts pour lui. Quasi absence de réseau relationnelle qui aura un effet sur la manière de penser le monde. Il choisit les études de philosophie dans lesquelles il réussira bien (thèse sur Kant). Statut ambivalent : brillant, orateur hors pair, mais très mal intégré à l’université (il est chargé de cours donc pas payé). Sociologie moins rigoriste. Il ne se pose pas de questions sur les frontières sociologiques, il essaye d’appréhender la sociologie d’une manière générale (contrairement à Weber et Durkheim) Vagabond sur le plan social : peu d’attache familiale et même dans son milieu professionnel, il n’a pas de relation profonde et durable. Certaine distance avec le monde social depuis qu’il est très jeune. Il observe le monde avec de la distance, il porte un regard sur le monde. Il sépare le monde social personnel et le monde social professionnel. Vagabondage scientifique sur le plan disciplinaire. Sociologue un peu fantasme qui papillonne. Il va de digression en digression. Moins facile à suivre car moins fixé sur un objet. Considéré comme sociologue pas très sérieux (≠ Durkheim et Weber). Mais vraie cohérence de l’œuvre derrière tout ça. Il échafaude beaucoup moins la sociologie que Durkheim et Weber pour travailler la postérité. Succès très constaté et tardif. Pas beaucoup publié, pas beaucoup traduit. On a du mal à le situer. Il est diffusé aux USA. Des sociologues américains vont s’en appuyer et donnent lieu à un courant l’interactionnisme sociologique. Les raisons de la marginalisation : - Antisémitisme de l’époque dans le milieu universitaire, début du 20ème siècle. - Transversalité disciplinaire : il ne cadre PAS avec ce que l’on a l’habitude de voir à l’époque. - Transversalité d’objets : il est riche. Mais il cherche à mettre en relation tout ce qu’il a pu développer, une mise en relation généralisée. « Je sais que je mourrai sans héritier spirituels (et c’est bien). La succession que je laisse est comme de l’argent distribué entre de nombreux héritiers, dont chacun met sa part à profit dans quelques occupations qui est compatible avec sa nature propre mais qui ne peut plus être reconnue comme venant de la succession. » Il ne porte pas d’importance aux effets de ses œuvres. Quelques ouvrages références :  La psychologie des femmes, 1890.  Sur une différenciation sociale, 1890.  Sociologie, 1908.  Philosophie de l’argent, 1900.  Les pauvres, 1909.

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Socio – LE YONDRE Cours 5

Elise MAHÉ-DUVERGER

1. Une conception alternative de la sociologie : la sociologie formelle. Il distingue la forme des relations sociales du contenu. En générale, les sociologues s’intéressent au contenu des relations sociales (= ce qui anime les individus dans leurs actes et rencontres). Simmel, lui, s’intéresse à la forme. Il prend référence aux travaux de Weber et Durkheim dans ses explications. Mais le monde de la sociologie n’a pas retenu cette proposition. On a des sociologues du sport, du travail… mais pas de sociologue du conflit ou autres. Des sociologues américains ont retenu cette proposition en distinguant les théories substantielles et formelle. Études : travail sur le rôle des patients rentrant en phase terminale dans une hôpital. Comment cela modifie ce qu’on peut attendre de lui. Le comportement évolue progressivement. Théorie qu’ils produisent sur ce terrain-là, théorie substantielle. Ils produisent donc une théorie qui a une portée plus générale. Ils rendent comment un individu accède à un nouveau statut social, comment il l’intègre, comment il vit avec, on parle de théorie formelle (sur une forme de relation sociale), on peut l’intégrer sur différents contenus. La théorie formelle est plus générale que la théorie substantielle. Mais on part de cette dernière pour nourrir la théorie formelle.

2. L’action réciproque comme matière première. Critique et dépassement des conceptions classiques : a. Déterminisme systémique Durkheimien voir la société comme organe naturel de Comte. b. L’individu en apesanteur wébérien. Parler d’individu ça n’a pas de sens car dans l’individu il y a la société. Mais une société n’est ni plus ni moins des individus. La question sociologique fondamentale est invalidée par Simmel. Ce qu’il faut comprendre c’est où commence la société : à partie du moment où il y a 2 personnes qui se rencontrent et échangent, effets l’un sur l’autre (= action sociale réciproque).

3. De l’action réciproque aux institutions. Il distingue la culture objective et la culture subjective. o Les formes qui se répètent se cristallisent = culture objective. Elles deviennent des institutions. Cette culture est utile, les relations sociales peuvent s’appuyer sur les cultures objectives pour la fluidité. Mais il y a une manière plus singulière de pratiquer la culture objective. Simmel se demande d’où vient cette culture. Elle se forme et se régule en permanence car on la pratique d’une manière variable, subjective. Les formes qui se sont cristallisées peuvent être pratiquées de manières particulières : culture subjective. La culture objective est constamment renouvelée par la pratique subjective et on arrive donc à une culture subjective. Dépasse l’idée de déterminisme. o

Ce sont toutes les actions réciproques qui, se répétant, deviennent automatiques et se cristallisent en institutions.

Exemple : 2

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Elise MAHÉ-DUVERGER

La langue française évolue, on est contraint par la langue. Dès fois, on peut pratiquer la langue française à notre manière et ces modifications peuvent être susceptibles de rentrer dans la culture objective de la langue française.

4. Société moderne et différenciation sociale. Simmel s’intéresse aux différentes manifestations de la société moderne (argent, ville, pauvreté, mode, etc.) Weber et Durkheim s’intéressent aussi à cela mais de manière beaucoup plus inquiète. Les individus sont très différents et ne se connaissent pas, comment la société pourra fonctionner ? Les comportements vont être très peu régulés. Simmel fait la même analyse de manière plus optimiste : ce nouveau contexte urbain produit une nouvelle de relation sociale qu’on ne connait pas encore. Il constate que dans une grande ville on croise des gens qu’on ne connait pas. Simmel l’a vécu à titre personnel. Développement de nouvelle forme de relation sociale à laquelle on s’habitue très vite, très impersonnelle. L’individu peut alors faire ce qu’il veut, évoluer comme il veut et même être pluriel. La ville est un brassage par l’effet de différenciation sociale. Chacun combine à sa façon des appartenances multiples à des cercles sociaux distincts.

 La différenciation sociale : Il considère que cette différenciation sociale rend l’individu plus libre. Mais moins sécurisé psychologiquement (absence de routine des relations sociales et des attentes réciproques). Il constate que cette urbanisation est le fruit d’une industrialisation qui produit des rapports et des objets aliénants (moyens de production, biens de consommation, argent, etc.) Cette singularité se pratique par les individus, en ayant recours à ce qu’il y a d’uniforme (la mode par exemple). La mode est un effet DOUBLE. Elle est le moyen de se distinguer tout en manifestant son appartenance sociale. Quoi qu’il en soit, la différenciation sociale précipite les relations sociales des personnes différentes culturellement et donc les influence réciproquement. Les sens font partie des interactions et jouent un rôle important dans les formes qu’elles prennent : - Le regard : donne des indications générales sur la personne. - L’ouïe et la parole : indications plus particulières sur la singularité de la personne et plus situationnelles. Dans les grandes villes on se regarde beaucoup cela augmente le sentiment d’étrangeté. Il appelle aussi au développement d’une sociologie des sens à l’opposé des suggestions de Durkheim. Simmel donne de la valeur à la subjectivé, les sens et la vie quotidienne.

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