Cours 3 Les causes du contact des langues PDF

Title Cours 3 Les causes du contact des langues
Course Sociolinguistique
Institution Université Bordeaux-Montaigne
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Sociolinguistique : les causes du contact des langues
Cours en M1 SDL de A.Pascaud...


Description

Prof : A.Pascaud

Les causes du contact des langues. Le bilinguisme et la diglossie sont un rap rappr pr proche oche ocheme me men nt entre les langues par le biais de la com ling commu mu munic nic nicati ati ation on linguis uis uistiq tiq tique/l ue/l ue/locu ocu ocute te teur ur qui vont avoir tendance à s’influencer l’un et l’autre. C’est le contact des langues. Il y a également un contact au niveau de la communauté linguistique : ainsi, le contact des langues se crée natur naturelle elle ellemen men mentt. Il y a aussi contact à l’intérieur même d’une variété, et entre les locuteurs.

I.

Causes du contact

1. Rapprochement, proximité géographique : 2 variétés proches géographiquement vont se côto côtoyer yer et intégrer à leur répertoire des mo mots ts ts/segments de l’au l’autr tr tre e vvari ari ariété été été. Par exemple, le croissant occitan passe par le Limousin la Charente et Blaye. Il y a un fort contact entre les langues d’oïl et d’oc. Ca a donné une sorte de langue hybride : la variété du croissant occitan. Il y a contac contactt entre 2 langues à chaque fron fronti ti tière ère linguist linguistiqu iqu ique e. La frontière linguistique est une sép sépara ara aration tion entre 2 zon zones es ling linguis uis uistiqu tiqu tiquem em emen en entt diffé différen ren rentes tes tes. Elle peut être officiell officielle e, natu nature re relle lle (Pyrénées), ou ni l’u l’un n ni l’autr l’autre e (cas des langues d’oïl/d’oc en France). Toutes les zones de frontières linguistiques sont des zone zoness d de e con contac tac tactt.

2. Rayonnement économique, culturel, politique Une langue avec une place importante à l’échelle mondiale va rayonner sur les autres langues. Une langue va être pratiquée par beaucoup de monde, avec une puissance économique et culturelle va influ influen en encer cer les autres langues. C’est le cas de l’ang l’anglais lais (jadis de l’UK, maintenant USA). Quand une langue rayonne autant, ça devient une langue véhicu véhicula la laire ire : elle sert à com commu mu muniq niq nique ue uerr eentr ntr ntre e le less lo locut cut cuteur eur eurss q qui ui n ne ep parle arle arlent nt p pas as la m mê ême lang langu ue. Elle est opposée à la langue ver verna na nacul cul culaire aire aire, qui est pratiquée dans une comm commu unau nauté té té. Le français rayonne à l’intérieur du territoire français, et a fait disparaitre plusieurs langues régionales.

3. Demande lexicale Pour combler des manques lexicaux, une langue va les combler en les cherchant dans d’autres variétés lexicales, en les prenant tels qu quels els ou en les ad adap ap aptan tan tantt phon phonétiq étiq étiqu uem ement ent (« igloo », « anorak » qui est emprunté à l’inuit). Souvent, ces termes sont retrouvés dans la gastronomie, fortement influencée par l’italien (« agrumes » emprunté à l’italien). H. Walter estime à 12% les mots d’origine étrangère en français. Certains mots viennent de l’anglais. Il utilise 2 termes pour comprendre ce que sont les emprunts :

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o Le xénism xénisme e, qui est un mot ou expression issue d’une variété linguistique étrangère et reconnue comme étranger par la communauté linguistique emprunteuse (« week-end », « parking »...) o Le calque calque, qui est un mot ou expression issue d’une variété étrangère mais transformé dans la langue emprunteuse, adapté (« agrumes », « les scénarios ») Une langue emprunté à une autre parce qu’elle manque de lexique ou parce qu’une langue domine et influence les autres langues. La proximité géographique est aussi une raison.

II.

L’adstrat

Le contact entre les variétés linguistiques est la conséquence d’une variété linguistique sur une autre. L’ad L’adstr str strat at est l’in l’influ flu fluence ence qu qu’un ’un ’une e var varié ié iété té liling ng nguis uis uistiqu tiqu tique e a su surr u une ne au autre tre tre. Il y en a 2 types :

1. Le superstrat C’est l’influence d’une variété linguistique sur une autre sans rempl remplac ac acem em emen en entt de la vari varié été influ influen en encée cée cée. Dans une aire géographique donnée, l’arrivée d’une autre variété que la variété autochtone va influencer celle-ci. Toutes les formes arrivées et mises dans la variété autochtone sont des superstrats. Par exemple, la plupart des mots français commençant par un H aspiré sont des superstrats germaniques.

2. Le substrat : C’est l’influence d’une variété linguistique sur une autre mais avec le temps, elle va supp supplan lan lanter ter la varié variété té autoch autochton ton tone e. Il y a un remplacement avec le temps. En gros, la variété de l’envahisseur va pre prendr ndr ndre e le dessu dessuss sur la variété autochtone. Par exemple, le français a pris le dessus sur le gaulois. Des traces sont restées alors que la variété a disparu, ce qui va faire que la variété linguistique qui a remplacé la langue va évoluer. C’est aussi le cas du français d’Algérie (colonisé en 62)

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III.

Le contact des langues à l’échelle des locuteurs : l’alternance codique

1. Définition L’alternance codique est le passage dynamique d’une variété à une autre. Elle est typique chez les bilingues. C’est un usage alternatif pendant une même conversation dans 2 variétés linguistiques. Il y a 3 typologies :

2. Typologie de Poplack (1988) Poplack définit 3 types d’alternance codique :  Alternance inter-p inter-phr hr hrastiq astiq astiqu ue : alternance de segm segmen en ents ts de langue où le locuteur passe d’une variété à l’autre afin de fluidifi fluidifier er llaa co conv nv nvers ers ersati ati ation on ou simplement par facilité.  Alternance intra-p intra-phr hr hrastiq astiq astiqu ue : alternance de mots dans une même phrase (« La voiture est en panne, j’ai oublié de mettre de la gasolina »)  Alternance extra-ph extra-phras ras rasti ti tiqu qu que e : insertion d’exp d’expre re ress ss ssions ions figées dans un discours. Elles n’aident pas forcément à la conversation (quand un anglais commence ses phrases par « so » ou « when »)

3. Typologie de Gumperz Gumperz est considéré souvent comme le père de la sociologie conversationnelle. Sa typologie de l’alternance codique est simpliste. Il distingue :  Alternance codique situati situationn onn onnelle elle : alternance de variétés selon le sujet de la conversation. C’est un cas très utilisé par les migrants. L’alternance est faite selon le sujet de conversation et l’interlocuteur.  Alternance codique convers conversati ati ationn onn onnell ell elle e : alternance de variétés inconsciente et involontaire (exemple de « g asolina » précédemment cité)

4. Typologie de Dabène & Billiez (1988/1994) Ce sont 2 linguistes françaises. Leur typologie est plus complexe. Il est important avant tout de distinguer le tour de parole de l’acte de parole. Le tour de p parol arol arole e est à chaq haque ue fois qu qu’u ’u ’un n llocu ocu ocuteur teur p parl arl arle e dan danss u un ne cconv onv onvers ers ersati ati ation on on. L’ac L’acte te d de e par arole ole est chaq chaqu ue én énonc onc oncé éq qui ui fait ssen en enss d dan an anss u un n ttour our de parol arole e. Ex : Locuteur 1 (Tour 1) : « Bonjour, vous allez bien ? (acte 1) Sortez un papier et un crayon (acte 2) Locuteur 2 (Tour 2) « Oh non ! » (Acte 1) Elles font la distinction entre 2 alternances codiques :  Alternance inter inter-in -in -inte te terven rven rventi ti tion on : alternance de 2 variétés entre 2 tours de parole. Ex : Locuteur 1 en français, locuteur 2 en portugais  Alternance intr intra-in a-in a-inter ter terven ven venti ti tion on : alternance de 2 variétés lors du même tour de parole. Ex : Locuteur 1 en français et portugais o Intra-intervention inte inter-a r-a r-acte cte : alternance codique dans un tou tourr d de ep par ar arole ole ole. Ex : Locuteur 1, Tour 1 : langue A/Tour 2 : langue B/ Tour 3 : langue A o Intra-intervention intr intraaa-acte acte : alternance codique dans un seul ac acte te de p par ar arole ole ole.

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Ex : Locuteur 1, acte 1 : langue A, acte 2 : langue B  Intra-acte segm segment ent entale ale : alternance codique dans un même acte de parole entre les phrases présentes dans cet acte.  Intra-acte unitai unitaire re : dans un même acte de parole, il y a une alternance de mots ou d’expressions figées d’un seul item.  Ins Insert ert : items alternés dans un même tour de parole et qui n’a aucun intérêt syntaxique ou sémantique (so, well, donc...)  In Incise cise : items alternés dans un même tour de parole et qui ont un sens (gasolina). La plupart du temps, c’est un emprunt.

5. Tradition nord-américaine En Amérique du Nord, on va plutôt utiliser :  Cod Code e swi switchin tchin tchingg : alternance de codes dans un seul et même énoncé, de 2 variétés différentes  Cod Code e mixing : dans un même syntagme, on a l’apparition de 2 variétés. On est dans le cadre de l’acte de parole.

IV.

Les conséquences du contact des langues

1. Insécurité linguistique Un locuteur en situation de contact va être en situation d’insécurité linguistique. Quand on parle français, on est en sécurité, on le parle bien, mais si on doit passer en anglais, on va être en insécurité puisqu’on va chercher nos mots, les tournures de phrases, réfléchir aux calques...

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Lab Labov ov, en 1966, décrit cela comme une « disco discord rd rdanc anc ance e entre la prononc prononcia ia iation tion effective, réelle de certains locuteurs et ce que ces mêmes locuteurs prétendent pronon prononcer cer cer. » Fran Francar car card d, en 1997, va définir le concept comme une « manifestation d'une quête de légitim légitimit it ité é ling linguis uis uistiqu tiqu tique e, vécue par un groupe social dominé, qui a une perception aiguisée tout à la fois des formes linguistiques qui attestent sa minoration et des formes linguistiques à acquérir pour progresser dans la hiérarchie sociale. » Un locuteur dominé va savoir que sa façon de parler n’est pas celle qui est attendue et il sait pourtant la forme qu’il devrait utiliser, il a connaissance de la pratique linguistique attendue. Par exemple, on connait le français standard mais on parle un autre français. Il y a une discordance. Calv Calvet et et, en 1993, va dire qu’ « on parle de sécurité linguistique lorsque, pour des raisons sociales variées, les locuteurs ne se sentent pas mis en question dans leur façon de parler, lorsqu'ils considèrent leur norm orme e comme LA nor norme me. A l'inverse, il y a insécurité linguistique lorsque les locuteurs considèrent leur façon de parler comme pe peu u val valoris oris orisan an ante te te, et ont en tête un autre modèle, plus prestigieux, mais qu'ils ne pratiquent pas. » L’insécurité linguistique est une conséquence typique d’une situation diglossique, où ceux qui pratiquent la langue dominée sont en insécurité linguistique. On peut observer l’insécurité linguistique grâce à certains marqueurs. Ils sont souvent les conséquences de différentes mises en œuvre de la personne qui est en insécurité, afin de ne laisser voir qu’elle parle la variété dominé. Ces marqueurs peuvent être des silences, ou des fautes.

2. Hypercorrection L’h L’hyper yper yperco co correc rrec rrection tion est un de ces marqueurs de fautes. Ce phénomène est produit par un locuteur en insécurité, qui va trop en faire. Il sait que la variété qu’il parle n’est pas celle attendue, il va donc en faire trop et faire des fautes. Ex : malgré que, au jour d’aujourd’hui, pallier à ce problème (à la place de « remédier à »)... On peut aussi la remarquer à l’écrit avec des accents en trop (faîtes)

3. Hypocorretion L’hypo L’hypo ypocor cor correc rec rection tion est l’introduction dans le discours de segments non convenus qui traduisent l’eff l’effor or ortt que la personne fait pour parler correctement. Elle pratique alors une variété qu’elle ne maitrise pas, et fait des efforts mais dérape et fait des fautes. Ca va être, par exemple, l’introduction de mots étrangers dans une phrase, un gommage d’accent pour parler le français standard avec un mot qui sort avec l’accent...

4. Schizoglosie La schizoglossie est le mal être d’un locuteur qui est en situation de domination linguistique. Il ne peut pas utiliser sa langue dans la société (exemple de l’occitan). Haugen l’a observé d’un point de vue mental et physique, et ça peut amener à des troubles mentaux, de l’aphasie......


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