LES Civilisations Precolombiennes - Cours Complet PDF

Title LES Civilisations Precolombiennes - Cours Complet
Author Oscar BARON
Course culture générale
Institution EDHEC Business School
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LES CIVILISATIONS PRÉCOLOMBIENNES I – LES AMERINDIENS Les Amérindiens constituent les populations autochtones du continent américain. La découverte, la conquête puis l'occupation du Nouveau Monde depuis le XVe siècle par les Européens ont conduit à l'extinction de la majorité de ces peuples. Toutefois, la diversité de leurs cultures matérielles, spirituelles et politiques fut et reste encore remarquable. De nos jours, du nord au sud du continent, les Amérindiens manifestent de plus en plus ouvertement une volonté collective «internationale» d'autonomie et de renaissance culturelle. II - « INDIENS » ET « PEAUX ROUGES », DES DENOMINATIONS CADUQUES En 1492, lorsque Christophe Colomb débarqua dans une île des Caraïbes qu'il baptisa Hispaniola (actuelle Haïti), il crut avoir atteint les Indes orientales. C'est pourquoi il appela «Indiens» les habitants de l'île, nom erroné mais encore utilisé actuellement pour désigner les peuples indigènes de l'Amérique du Nord et du Sud. En 1735, le médecin et naturaliste suédois Carl von Linné va, dans sa classification des espèces, désigner les habitants du Nouveau Monde par le terme de race «américaine» ou «rouge». Ainsi, plusieurs millions d'hommes, appartenant à 2 000 cultures différentes, furent regroupés sous des étiquettes raciales et culturelles totalement inappropriées. III – LE PEUPLEMENT DE L’AMERIQUE En dépit de quelques controverses, l'hypothèse est aujourd’hui généralement acceptée que les premiers peuplements du Nouveau monde se firent au cours des 50 000 dernières années, à la fin des temps glaciaires (Pléistocène). Venant d'Asie, les ancêtres des peuples amérindiens pénétrèrent en Amérique, soit par la Béringie, étroite bande de terre qui, à certaines époques, réunissait la Sibérie à l'Alaska ; soit en traversant le détroit de Béring par bateau, ou à pied lorsque la Béringie était submergée par les glaces. Des découvertes archéologiques attestent la présence de chasseurs-cueilleurs sur tout le continent nord-américain il y a au minimum 19 000 ans et dans la pointe de l'Amérique du Sud il y a déjà 12 500 ans (site de Monte Verde, dans le sud du Chili). Une fois passée la Béringie, les ancêtres des Amérindiens auraient poursuivi leur route vers l'intérieur des terres. Les premiers Américains, les Clovis, seraient ainsi parvenus à la limite nord des grandes plaines, à la hauteur d'Edmington, dans l'actuelle province canadienne de l'Alberta. Ce serait à partir de là qu'aurait réellement commencé le peuplement du continent. Il reste toutefois possible que quelques groupes de marins se soient installés sur les côtes du Pacifique avant que les Clovis aient colonisé l'intérieur des terres. Les anthropologues sont en désaccord sur le nombre d'habitants du continent à la veille de sa découverte par les Européens. Les estimations varient entre 8,4 millions et 112 millions d'individus. Les spécialistes en faveur de cette dernière estimation soutiennent en effet que des maladies (variole, oreillons, diphtérie, coqueluche, grippe, syphilis et peut-être fièvre jaune et malaria) introduites par les nouveaux arrivants auraient pu faire jusqu'à 80 millions de morts en quelques décennies.

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IV – LES CIVILISATIONS PRECOLOMBIENNES L'histoire des Amérindiens est parfois divisée en époques précolombienne et postcolombienne, qui correspondent respectivement aux périodes antérieure et postérieure à l'arrivée de Christophe Colomb et à la conquête (ainsi, l’empire Inca qui connut son apogée au XVe siècle n’est pas classé par les spécialistes comme faisant partie des civilisations précolombiennes ; même s’il nous a semblé utile de l’intégrer à ce cours). V – LES OLMEQUES (1200 AV. J.-C. – 400 AV. J.-C.) Peuple de l'ancien Mexique qui développa, au Ier millénaire avant notre ère, la première des grandes civilisations précolombiennes. La culture olmèque, qu'il s'agisse de sa chronologie ou de ses caractéristiques essentielles, pose une série d'énigmes non résolues à ce jour. De leur foyer, la côte du golfe du Mexique (États de Vera Cruz et de Tabasco), les Olmèques rayonnèrent vers l'intérieur des terres pour établir de fructueux échanges commerciaux. Ils influèrent profondément sur les civilisations postérieures de l'Amérique centrale. On pense généralement que la culture olmèque apparut vers 1200 av. J.-C. De grands aigles, des caïmans et des serpents vivaient dans la jungle tropicale et les dieux des Olmèques étaient inspirés par ces animaux, et par ceux du reste de la Méso-Amérique (ainsi l’un des dieux des olmèques était le jaguar sacré, un mélange d’homme et d’animal ; il était toujours représenté sur les sculptures avec des crocs et un air menaçant). L'architecture est connue surtout par les monuments de la Venta, dont la célèbre pyramide est probablement l'un des plus anciens exemples de l'aire méso-américaine ; Tres Zapotes et Cerro de las Mesas furent aussi des centres importants. Les Olmèques ont laissé de grandes têtes humaines aux traits négroïdes, dont nous ignorons la signification (exemples à la Venta et au musée d'Anthropologie de Mexico), et des statuettes de personnages nus taillés dans les pierres les plus dures. Les masques, les stèles, les bas-reliefs et de nombreuses figurines en terre cuite témoignent de la qualité de la statuaire olmèque. Les Olmèques avaient un système d’écriture qui utilisait les hiéroglyphes. Certains d’entre eux sont connus grâce à une pierre trouvée à Tres Zapotes. L’économie olmèque était basée sur l’agriculture et l’élevage. Poissons et chiens étaient consommés, ainsi que les cerfs et les cochons sauvages. Les Olmèques établirent des voies de commerce pour se procurer du basalte, de l’obsidienne et du jade, et leur influence s’étendit le long de ces routes, mais vers 400 av. J.-C. La Venta fut abandonnée et elle déclina.

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VI –TEOTIHUACAN (150 AV. J.-C. – 750 AP. J.-C.) Site précolombien du Mexique, à environ 40 km au nord-est de Mexico, qui a donné son nom à la première grande civilisation classique de l'aire méso-américaine (150 av. J.-C. - VIIIe s. apr. J.-C.). Les hommes se sont installés sur le site de Teotihuacan, dans la vallée de Mexico, en 150 av. J.-C. Elle a grandi autour d’une grotte qui avait une signification religieuse pour les premiers agriculteurs de cette région : ils croyaient que c’était l’endroit où le Soleil et la Lune étaient nés. La grotte fut finalement incorporée à la pyramide du Soleil, la plus grande construction de ce type sur le continent américain (225 m de côté), située dans le centre cérémoniel. Le centre de la ville a été conçu avec précision. La Chaussée (ou Voie) des Morts (longueur 4 km, largeur 45 m) allait du nord au sud et était coupée par une autre rue orientée est-ouest. A ce croisement se trouvait la Grande Enceinte, qui était la place du marché (place monumentale qui fermait la perspective et où l’on pouvait voir la pyramide de la Lune, entourée de petites constructions pyramidales, le palais des Jaguars et le palais du QuetzalPapillon), et la Citadelle (vaste esplanade (400 m de côté) sur laquelle s'élevaient le temple de Quetzalcóat), où vivaient les souverains. La ville couvrait plus de 20 km2 et était dessinée selon un motif de grille. Des hommes vinrent de la campagne alentour, et en 500 ap. J.-C. Teotihuacan comptait 200 000 habitants. Les maisons les plus pauvres étaient des huttes en pisé (terre argileuse mêlée d’eau et de paille), mais la plupart des artisans, fermiers et marchands vivaient dans des maisons d’un étage organisées autour d’une cour. Les ateliers produisaient des poteries, des armes et des outils en obsidienne, des coquillages sculptés et des pierres polies comme l’onyx et le jade. Ces objets étaient échangés contre du jade blanc, du silex et des hématites venant du nord, du copal (substance résineuse produites par certains arbres tropicaux, servant à fabriquer des vernis) du golfe du Mexique, des coquillages de la côte Pacifique et les plumes vertes de l’oiseau quetzal des Mayas. Vases, figurines en terre cuite, statuettes, masques incrustés de mosaïques, sculptures monumentales et peintures murales permettent de comprendre l'évolution de cette brillante culture (généralement divisée en quatre phases, Teotihuacán I à IV). Les hommes irriguèrent et cultivèrent les terres de la vallée de Teotihuacan. Ils se procuraient du sel, des poissons, des oiseaux et des pierres dans les lacs de la région. Ils cultivaient aussi le cactus manguey, qui avait de multiples usages. Ils filaient les fibres de ses feuilles et les tissaient pour les vêtements ; ils en faisaient aussi une boisson alcoolisée. Les dieux de Teotihuacan étaient Tlaloc, dieu de la pluie, son épouse Chalchihuitlicue, déesse de la pluie et Quetzalcoalt, le serpent sacré. La seule trace écrite subsistant de Teotihuacan consiste en dates portées sur des calendriers. Nous ne savons pas comment le peuple était dirigé ni pourquoi la ville a été détruite par le feu vers 750 ap. J.-C.

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VII – LA CIVILISATION MAYA (acmé 300 av. J-C. – 600 ap. J.-C.) Dans les forêts tropicales et sur les terres arides du Yucatán, du Guatemala, de Belize et du Honduras, les Mayas ont, durant plus de deux millénaires, développé une civilisation prestigieuse. Au IXe siècle de notre ère, leurs cités furent peu à peu abandonnées, pour n'être redécouvertes par les explorateurs qu'à partir du XIXe siècle. Mais les peuples mayas ont su jusqu'à nos jours préserver leur identité, en dépit des invasions et des conquêtes. A - Les origines 1°) Un peuple stable Venus d'Asie par le détroit de Béring, comme tous les peuples américains, les Mayas s'installèrent à une date qui reste encore inconnue sur le territoire actuellement occupé par leurs descendants. On peut cependant affirmer que ce peuple, ou plutôt ces peuples – car il faut distinguer, d'après leur langue, les Chols, les Chortis, les Yucatèques et de nombreux autres (le maya lui-même regroupant 24 langues indiennes) – ont connu une stabilité exceptionnelle : en dépit des vicissitudes de l'histoire, les Mayas ne se sont pas déplacés depuis le IIe millénaire avant J.-C. 2°) L'aire maya Leur territoire couvre le sud-est du Mexique, le Belize et le Guatemala, l'ouest du Salvador et du Honduras, entre 14 degrés et 22 degrés de latitude nord : tout le pays est donc tropical, mais cette uniformité n'est qu'apparente. L'aire maya est traditionnellement divisée en trois ensembles géomorphologiques : les hautes terres volcaniques méridionales, fertiles et tempérées ; les basses terres centrales, bien drainées par de grands fleuves, comme le Motagua ou l'Usumacinta ; le plateau calcaire aride du Yucatán, au nord, au drainage souterrain. Cette distinction doit être nuancée en raison de la diversité du relief, des sols et du climat. Les basses terres centrales sont entrecoupées de grandes vallées mais butent au sud-est sur les monts Maya. Le vaste plateau calcaire du Yucatán est interrompu par la chaîne de collines du Puuc. À cette variété de paysages correspond la multiplicité des manifestations culturelles locales : s'il existe effectivement une civilisation maya, on ne saurait sous-estimer la richesse de sa diversité intérieure. B - Une longue maturation 1°) Implantation Des traces d'occupation antérieures au IIe millénaire ont été identifiées dans les hautes terres (Los Tapiales), au Belize et au Yucatán (grottes de Loltún). Mais les plus anciennes maisons – avec, à proximité, des édifices publics – que les archéologues aient découvertes, à Cuello, ne datent que de 1000 avant J.-C. Ils ont reconnu aussi un motif en natte, généralement associé à l'idée de pouvoir et qui est donc l'indice d'une hiérarchisation sociale. Des objets en jade ou en obsidienne, minéraux importés de gisements lointains, prouvent l'existence d'échanges à longue distance. À cette époque, de nombreux sites sont occupés, comme Tikal, et les Mayas colonisent progressivement toutes les basses terres. Il est cependant difficile de définir la nature de leurs relations avec les civilisations voisines, les Olmèques par exemple : il semble que les centres des hautes terres du Sud, Izapa, Abaj Takalik ou Kaminaljuyú, aient hérité de

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certains traits olmèques, pour élaborer à leur tour leurs traditions (écriture, calendrier), mais les modalités de leur adoption dans les basses terres restent inexpliquées. 2°) Des cités autonomes Vers 300 avant J.-C. se produit un phénomène d'accélération : à la multiplication des sites s'ajoute une activité architecturale intense, signe d'un fort accroissement de la population. À Komchén ou à El Mirador, les habitants édifient de vastes plates-formes ou pyramides ; à Cerros apparaissent les premiers terrains de jeu de balle. La voûte à encorbellement est utilisée à Tikal pour des tombes décorées de peintures. De grands masques en stuc ornent les façades, à Cerros ou à Uaxactún. Chaque site se développe de façon autonome, néanmoins on utilise partout la même céramique rouge, marque indéniable d'unité culturelle. 3°) L'époque protoclassique Des tensions se manifestent, peut-être dues à cette rapide croissance, entre 50 et 250 de notre ère, période traditionnellement dénommée «protoclassique». On ne sait si c'est à cause de difficultés internes ou s'il s'agit de conséquences d'une invasion, mais certains sites, comme El Mirador, Komchén ou Cerros, disparaissent définitivement, tandis que d'autres, Tikal ou Dzibilchaltún, s'imposent. Des cités déclinent provisoirement (Seibal) ou se fortifient (Becan). L'instabilité règne et bénéficie à certaines villes, par exemple Tikal, qui va désormais compter durant la période suivante, dite du «classique ancien». 4°) Vers un pouvoir dynastique En 292, Tikal érige la première stèle datée connue, revendiquant ainsi un pouvoir politique dominant pour sa dynastie, laquelle va imposer sa marque à une grande partie du monde maya. Le rôle de Tikal semble avoir été renforcé par les liens qui l'unissent à la grande métropole du Mexique central, Teotihuacán. Cette dernière cité, peuplée de 200 000 habitants environ, exerce alors son influence sur toute la Méso-Amérique, et on en trouve les témoignages tant dans les hautes que dans les basses terres, à Kaminaljuyú, Becan, Yaxhá ou Altun Ha. Mais Tikal jouit de rapports privilégiés : certains de ses dirigeants seraient alliés à des groupes mexicains, et l'appui de la métropole, qui se manifeste dans l'architecture, la céramique et la sculpture, n'est pas étranger au jeu politique de Tikal : alliances (avec Uaxactún) ou conquêtes (la dynastie de Río Azul est chassée et remplacée). 5°) L'apogée culturel Vers le milieu du VIe siècle, on note toutefois en territoire maya un ralentissement des activités, qui se traduit par l'interruption de l'érection de monuments datés. Cet arrêt marque la fin du classique ancien. Bientôt s'opère un renouveau d'activité architecturale et artistique, accompagné d'un fort accroissement de population : les grands sites se développent encore, d'autres sortent de leur léthargie, comme Seibal, et de nouvelles cités sont fondées. Autour de centres où abondent pyramides et monuments sculptés s'organisent des cités-États qui rivalisent de prestige. La culture maya atteint son apogée : il durera jusqu'au Xe siècle. 6°) L'écriture maya : les glyphes L'écriture des Mayas est un système combiné de signes idéographiques et syllabiques. Chaque glyphe est composé d'un signe principal et d'affixes qui en complètent le sens. Ces glyphes

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peuvent être des noms, des verbes, et forment des phrases. Si beaucoup se rapportent à des actes ou désignent des chefs dynastiques, une part importante correspond au découpage du temps. 7°) Le calendrier En mathématiques, les Mayas utilisent trois signes : le point équivaut à un, la barre à cinq, et un coquillage symbolise le zéro. Ils comptent de 20 en 20, et, avec le zéro, utilisent une numérotation de position. C'est sur ces bases que fut élaboré un système de division du temps, par cycles et depuis un jour origine. Lorsque nous donnons une date, par exemple le lundi 1er janvier 1993, nous combinons plusieurs cycles, l'un de 7 jours, le deuxième de 28 à 31 jours, le troisième de 12 mois ; et nous complétons par un nombre d'années écoulées à partir d'une année origine. Le calendrier maya est similaire : un premier calendrier rituel combine 13 chiffres et 20 noms de jours, soit 260 possibilités ; un second calendrier, solaire, compte 18 mois de 20 jours, plus 5 jours néfastes, soit 365 jours. Avant que le même jour ne revienne dans les deux systèmes simultanément, il doit s'écouler 18 980 jours (approximativement 52 ans). Le dernier élément repose sur le nombre de jours passés depuis une date initiale, soit le jour 4 Ahau (calendrier rituel) 8 Cumku (calendrier solaire) de l'an 3113 avant J.-C. Comme pour nos unités, dizaines et centaines, les Mayas utilisent des subdivisions : le kin, ou jour, est l'unité de base ; le uinal équivaut à 20 jours, le tun à 360, le katun à 7 200 et le baktun à 144 000. Les Mayas érigeaient régulièrement des monuments datés et inscrivaient des dates sur des stèles et des vases, signe de leur hantise du temps. C - L'économie du monde maya 1°) L'agriculture Comme les autres peuples du continent, les Mayas ignorent la métallurgie et l'élevage, et n'ont donc pas d'animaux de trait. Leur économie, proche de celle du néolithique, repose donc pour l'essentiel sur l'agriculture et la pierre taillée. L'agriculture sur brûlis est le système le plus courant : le paysan défriche un champ (la milpa) en saison sèche, puis brûle la végétation, la cendre jouant le rôle de fertilisant; le champ est ensemencé au début de la saison des pluies, et la récolte se fait à l'automne. Le même champ, vite épuisé, ne peut être cultivé que deux ou trois ans d'affilée, puis doit être laissé en jachère pendant plus de dix ans. Chaque cité avait donc besoin pour sa subsistance de vastes territoires, sinon elle ne pouvait nourrir qu'une population réduite. Or la dimension de la plupart des cités comme l'ampleur des travaux menés à bien en peu de temps font penser que ce mode de production ne pouvait suffire aux besoins. Les Mayas avaient mis au point des systèmes plus intensifs, comme l'agriculture en terrasses (à Caracol ou à Río Bec) ou en jardins potagers, autour des maisons : un site maya n'est pas une cité comme dans l'Ancien Monde, mais un habitat dispersé, sans rues, autour d'un noyau central fortement concentré. La chasse, la pêche, la cueillette constituaient des ressources d'appoint. 2°) Un fragile équilibre L'essentiel de l'activité économique se déroulait dans le cadre familial. Mais la fabrication de céramiques de luxe, la production de vêtements pour l'élite, la construction des édifices ou la sculpture suggèrent l'existence de catégories de spécialistes. Mais, surtout, la diversité du territoire s'accompagne d'une variété des ressources. Les zones côtières produisent du sel (et des salaisons), qui fait défaut à d'autres cités : la production doit donc être intensive. À Colha,

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la présence de gisements de silex permet la fabrication en série d'outils agricoles : de vastes ateliers y ont en effet été identifiés. En l'absence de roues ou d'animaux de trait, seuls le portage ou la navigation rendaient possibles les échanges, en faibles quantités ou sur de courtes distances. Le commerce à longue distance ne pouvait concerner que les produits de luxe, en faibles quantités également. La situation économique était donc stable, mais fragile, sensible à tout impondérable. D - La société maya 1°) L'organisation sociale À la simplicité de cette économie répondait une structure sociale complexe, fondée sur une organisation familiale patrilinéaire (groupe de parenté qui rattache toute personne à son père et au groupe auquel ce dernier appartient), une division sexuelle du travail et une répartition par secteurs d'activité. Les agriculteurs, c'est-à-dire la majeure partie de la population, se divisaient en paysans, serviteurs et esclaves. L'élite, de son côté, se répartissait en guerriers, prêtres, administrateurs et dirigeants. De plus, l'élite et le peuple ne formaient pas des catégories antagonistes, car des liens de parenté ou d'alliance unissaient dirigeants et serviteurs, chefs et paysans. L'organisation urbaine traduit assez bien cette unité, depuis les habitats dispersés de la périphérie, c...


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